Terrena prépare l'agriculture sans engrais

Le premier groupe coopératif français invente l'agriculture écologiquement intensive.

pays de la loire/agroalimentaire

« Le Grenelle de l'environnement doit être une opportunité économique pour nos 25.000 adhérents », affirme Hubert Garaud, président de Terrena. De fait, en préconisant une baisse de 50 % de l'usage des produits phytosanitaires et autres engrais en dix ans, les agriculteurs doivent se préparer à une véritable rupture dans les modes de production agricole traditionnels. Le premier groupe coopératif français a fait de l'adaptation à cette inéluctable évolution et de l'amélioration de la qualité des aliments ses deux priorités d'ici à 2015. « L'avenir de l'agriculture est écologiquement intensif, insiste Hubert Garaud, tant pour être en mesure de préserver les ressources naturelles de la planète que de nourrir 9 milliards d'habitants. »

Dès 2008, une cellule de R&D a été mise en place et est dirigée par un directeur scientifique, Alain Montembault. Sa feuille de route consiste à concevoir des nouvelles technologies « consommant moins d'énergies fossiles et de produits chimiques, et valorisant davantage le potentiel des plantes ». De la gestion de l'eau et la préservation des sols à la valorisation de la biomasse, en passant par les équipements agricoles et les bâtiments d'élevage, tous les aspects de la production seront concernés. Quatre cents agriculteurs vont tester, à partir de cette année, des méthodes innovantes telle que l'utilisation de sonde pour analyser les ressources en eau, l'arrosage au goutte-à-goutte, l'implantation de panneaux photovoltaïques sur les bâtiments d'élevage ou encore la microméthanisation à partir des effluents d'élevage. Des méthodes scientifiques (microbiologie, sélection végétale par les biotechnologies?) seront également explorées, seul ou en partenariat à l'instar du rapprochement avec le breton Agrauxine, spécialisé dans le biocontrôle.

Des projets ambitieux que Terrena peut se permettre, fort des excellents résultats engrangés en 2008. Le chiffre d'affaires en hausse de 16 % à 3,9 milliards d'euros a certes été dopé par la hausse du prix des matières premières et des acquisitions, mais le quart provient de la croissance organique. Et surtout, le groupe coopératif a confortablement amélioré sa rentabilité avec un résultat net en progression de 29 % (38,1 millions) autorisant une redistribution de 6,9 millions d'euros à ses adhérents. Toutes les branches sont au vert et même les filiales agroalimentaires (Terrena Viande, Gastronome) longtemps déficitaires. Une preuve de la « solidité de notre modèle économique », souligne Hubert Garaud.

Fabienne Proux, à Nantes

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