Vins et chocolat, des ateliers gourmands

Les grandes maisons des Côtes du Rhône du nord de la Drôme développent l'« ?notourisme » en s'associant avec des entreprises locales.

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Consacrer une demi-journée ou plus à apprendre le secret des macarons ou celui des filets de canard en croûte de « grué » au sel? Les fondus de cacao se pressent à l'école du grand chocolat de Valrhona, créée en 1988 à Tain-l'Hermitage, dans la Drôme... Ces « stages gourmets » accueillent quelque 2.000 consommateurs avertis par an. Le succès de l'école, qui forme par ailleurs 800 professionnels, pour moitié étrangers, continue à grandir. « Notre équipe a été doublée cette année », témoigne Franck Vidal, directeur de l'école. Dès octobre, des ateliers vont ouvrir à Versailles et à Bruxelles.

La réussite de l'école est parallèle à celle de la PME qui emploie plus de 400 personnes et a réalisé un investissement productif de 10 millions d'euros en 2006. L'activité pédagogique et ludique, qui renforce l'image de Valrhona, est prise avec le plus grand sérieux à Tain-l'Hermitage. Depuis quelques années, il est question d'y ouvrir une « cité du chocolat ». Le projet attendra néanmoins le redémarrage économique.

Sur les rives du Rhône, pour les maisons qui font commerce du goût, tous les moyens sont bons pour s'attacher une clientèle dont le pouvoir d'achat a certes baissé mais qui recherche toujours la qualité. Jouer la carte du tourisme intelligent et cependant glamour semble astucieux pour attirer des consommateurs plus exigeants. Et les PME ne rechignent pas à s'associer pour réussir leur pari séduction.

En mai dernier, l'ancien directeur de l'école du chocolat et son épouse ouvraient un restaurant, baptisé Umia, dans la maison fraîchement restaurée du domaine de la Cave de Tain. Au c?ur du vignoble de l'Hermitage, elle abrite par ailleurs une salle de réception de la cave coopérative, qui y inaugure cet été ses premiers ateliers de dégustation.

préserver le patrimoine

« Après avoir réalisé des investissements techniques (10 millions d'euros en dix ans) et fait évoluer la culture d'entreprise, explique la directrice Julie Campos, nous pouvons donc travailler sur le faire-savoir et préserver notre patrimoine. » Elle met en effet toute son énergie pour convaincre que sa « coopérative atteint le top qualitatif en pratiquant des prix acceptables ». Ici, les ateliers dégustation sont prévus sur deux heures et les tarifs s'échelonnent entre 10 et 25 euros par personne.

Une maison voisine, Paul Jaboulet Aîné, dispose d'un cadre exceptionnel pour accueillir le grand public et ses clients. Le Vineum, installé depuis 2001 dans une ancienne carrière de molasse, est avant tout destiné à l'élevage des grands vins. Néanmoins, avec la complicité de traiteurs et chefs de la région, des dîners y sont organisés. Le lieu, ouvert tous les jours en été, a déjà reçu 10.000 visiteurs-acheteurs. Le directeur Frédéric Mairesse annonce des formules « ?notourisme » à venir pour le printemps.

Un autre voisin, Michel Chapoutier, a été précurseur en la matière. Début 2009, il a ouvert son « école » où il propose des ateliers dégustation sur des thèmes originaux et des journées « grands vins » organisés autour d'un repas proposé par la maison. L'activité de l'école s'inscrit pleinement dans le développement économique d'une entreprise, qui construit par ailleurs un nouveau site de stockage. n

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