Glon multiplie les rachats pour renforcer sa filière oeufs

Spécialisé dans ­l'alimentation ­humaine et animale, le groupe entend maîtriser ­l'ensemble de la chaîne de production et mieux appréhender les différents marchés.

Début mai, Glon a racheté France-Ponte Inovo et ses deux sites de production d'ovoproduits à Saint-Germain-lès-Arpajon (Essonne) et à Auneau (Eure-et-Loir). Avec l'acquisition de cette entreprise qui produit des préparations à base d'oeufs, en frais et en surgelé, pour le marché de la restauration hors foyer, en France et en Europe, le groupe agroalimentaire breton a fait un pas supplémentaire dans le renforcement de sa filière oeufs. Car, voici trois ans, Glon avait pris 45 % de Matines, leader sur le marché de l'oeuf coquille en grande et moyenne surfaces. Plus récemment, le groupe de Pontivy (Morbihan) a repris les parts de Coopagri au sein d'Ovoteam, leur société commune axée sur les ovoproduits.

« En nous renforçant dans l'aval de la filière oeufs, nous assurons sa pérennité, confie Olivier ­Athimon, directeur général de cette activité au sein du groupe Glon. Désormais, notre savoir-faire s'étend de la fourniture d'aliments pour les poules pondeuses aux ovoproduits. » La filière Glon oeufs compte aujourd'hui quelque 600 personnes pour un chiffre d'affaires prévisionnel de 190 millions d'euros sur les 1,46 milliard que réalise l'ensemble du groupe breton (dont la famille Glon détient encore 35 % du capital, aux côtés de Sofiprotéol, 60 %).

Garanties optimales

« L'oeuf est un produit très sensible, explique Olivier Athimon. En maîtrisant l'ensemble de la chaîne, nous apportons des garanties optimales à nos clients. C'est une vraie valeur ajoutée. Par ailleurs, nous sommes sur un marché de masse où notre clientèle est composée de grands groupes tels que Sodexho ou Carrefour. Nous pouvons donc répondre à leur demande importante sur les différents produits et ajuster l'offre, grâce à la transformation et la valorisation, en fonction de cette demande. Car, malheureusement, nous ne pouvons empêcher une poule de pondre même quand la demande d'oeufs coquille est en baisse !  »

En outre, les cours des oeufs étant très instables, Glon veut s'assurer davantage de débouchés. Omelettes, en frais ou surgelés, ovoproduits liquides ou secs, oeufs brouillés, etc. sont des produits demandés par les industriels et les professionnels de la restauration. « Le marché de l'oeuf coquille lui-même poursuit sa segmentation, analyse Olivier Athimon. Aux oeufs standards s'ajoutent les oeufs bios, les oeufs garantis sans OGM, etc. Autant de niches sur lesquelles il faut être présents. » Sans oublier les innovations majeures, réclamées par les professionnels qui veulent une meilleure conservation pour mieux gérer leur stock, à l'instar de la poudre de pâte à crêpes. « Ces investissements en R&D, destinés de prime abord au marché de la restauration hors domicile, pourront ensuite servir à celui de la grande distribution, par exemple. Les passerelles sont désormais plus simples à franchir », précise Olivier Athimon.

Autre axe d'expansion : l'international. « Difficile de raisonner sur le seul export avec une telle matière première, à l'exception de la poudre ou des mélanges à sec, estime Olivier Athimon. Notre prochaine étape consistera donc à développer notre modèle à l'échelle européenne, en le dupliquant via des participations croisées par exemple. » n

« Grâce à l'activité transformation, nous pouvons ajuster notre offre aux fluctuations de la demande de nos gros clients », explique Olivier Athimon, patron de l'activité oeufs.

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