PME/TPE : un tiers des patrons compte augmenter les salaires en 2022, selon la CPME

Face à l'inflation, au manque de main d'œuvre, et en pleine reprise économique, une partie des patrons des TPE et PME envisagent d'augmenter les salaires l'an prochain, selon une enquête de l'organisation patronale (CPME). En outre, pour 60% des entreprises, ces augmentations se feront en rognant sur les marges, tandis que 40% comptent gonfler les prix de vente pour leurs clients.
Les organisations patronales de la filière hôtellerie-restauration ont proposé mi-novembre une nouvelle grille des salaires avec une moyenne d'augmentation de 10,5%.
Les organisations patronales de la filière hôtellerie-restauration ont proposé mi-novembre une nouvelle grille des salaires avec une moyenne d'augmentation de 10,5%. (Crédits : Reuters)

Face à l'inflation qui atteint des records en France, et alors que les entreprises manquent de main d'œuvre en cette période de reprise économique post-Covid, la question de l'augmentation des salaires est sur toutes les bouches. Pour les TPE et PME, plus d'un tiers des patrons (34%) envisagent d'augmenter les salaires dans leur entreprise début 2022, selon une enquête publiée mardi par la Confédération des PME (CPME). Néanmoins, ils sont tout autant, même un peu plus (36%), à ne pas l'envisager, le reste des répondants n'ayant pas encore tranché sur la question.

En effet, face à la pénurie de main d'œuvre, surtout dans certains métiers comme l'hôtellerie-restauration, les patrons n'hésitent pas à gonfler la fiche de paie pour convaincre les salariés de rester...ou de revenir. Les organisations patronales de la filière ont par exemple proposé mi-novembre une nouvelle grille des salaires avec une moyenne d'augmentation de 10,5%, lors des négociations avec l'ensemble des syndicats de la branche de l'hôtellerie-restauration. Une offre toutefois insuffisante pour les syndicats, qui vont ainsi négocier une nouvelle proposition.

Amélioration des conditions de travail

Concernant l'ensemble des petits patrons - tous secteurs confondus -, ils sont plus de la moitié (58%) à craindre qu'une société concurrente débauche leurs salariés. En effet, selon une enquête de la Banque de France (août 2021), un chef d'entreprise sur trois n'arrive pas à recruter dans l'industrie, un ratio qui s'élève à un chef d'entreprise sur deux dans les services. Ainsi, deux TPE/PME sur trois ont d'ores et déjà pris des mesures pour éviter les départs, selon un questionnaire auquel ont répondu plus de 1.000 adhérents de l'organisation patronale du 18 au 30 novembre. Dans la moitié des cas, ces mesures relèvent de l'amélioration des conditions de travail (télétravail, horaires...)

Dans près d'un cas sur trois (31%), les patrons proposent des hausses de salaires à ceux qui pourraient partir et près d'un quart met en place de nouveaux dispositifs comme la participation aux bénéfices ou l'épargne salariale. Une mesure qui va dans le sens du discours du patron des patrons qui a estimé mi-novembre que "les salariés du privé attendent, après deux ans d'efforts, leur juste récompense", d'après les mots de Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef. Pour lui, les voyants sont au vert pour augmenter les salaires et beaucoup d'entreprises le feront début 2022.

Les hausses de rémunération se feront dans six cas sur dix en rognant sur les marges de l'entreprise et dans quatre cas sur dix en augmentant les prix de vente, d'après les réponses des employeurs, dont les résultats ont été redressés pour corriger une surreprésentation du secteur hébergement-restauration et une sous-représentation de l'industrie et du bâtiment.

Hausse des prix, cinquième vague... : de nouveaux risques pour les PME

D'autre part, malgré les aides gouvernementales, quatre PME/TPE sur dix "constatent une dégradation de leur situation financière depuis le début de la crise" sanitaire et 29% des entreprises ayant recouru à un prêt garanti par l'État (PGE) estiment "ne pas avoir la capacité de le rembourser dans les conditions actuelles".

De plus, bien que la situation soit différente en fonction des secteurs, les petites et moyennes entreprises font aussi face à une hausse des prix des matières premières et de l'énergie, et risquent également être impactées par la cinquième vague de l'épidémie de Covid-19, un argument supplémentaire pour allonger la durée de remboursement des prêts...

(Avec AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 08/12/2021 à 9:39
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2022... ? Pourquoi pas maintenant ? Parce que dire 2022 autant attendre 2023.. etc.. donc il n'y a pas de blème.

à écrit le 08/12/2021 à 9:13
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On va reprendre les choses dans l'ordre... ça fonctionne depuis le début comme cela et n'a pas de raison de changer, vous ne voulez pas comprendre, soit, mais votre autisme n'y changera rien. D'abord on est contaminé, cela peut durer 3 semaines, ensu...

à écrit le 07/12/2021 à 16:12
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"l'augmentation des salaires est sur toutes les bouches. " Enfin un sur trois c'est pas tous loin de là par ailleurs ce sont les petits patrons et les multinationales elles qui en générale donnent le là que pensent elles faire ? Lidl ? Amazon ? Inter...

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