COP26 : un accord jugé décevant et déjà critiqué

Dans la foulée de l’adoption de l’accord de Glasgow pour lutter contre le réchauffement de la planète, celui-ci est déjà qualifié d’insuffisant, et fait l’objet de vives critiques.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, n’a pas caché sa déception. « Malheureusement la volonté politique collective n'a pas été suffisante pour surmonter de profondes contradictions » entre pays, a-t-il déclaré.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, n’a pas caché sa déception. « Malheureusement la volonté politique collective n'a pas été suffisante pour surmonter de profondes contradictions » entre pays, a-t-il déclaré. (Crédits : Reuters)

Le compte n'y est pas. Voilà, en résumé, ce qu'il ressort des différentes réactions internationales après l'adoption, à l'arraché, du nouvel accord de la COP26 visant à lutter contre le réchauffement climatique. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, n'a pas caché sa déception. « Malheureusement la volonté politique collective n'a pas été suffisante pour surmonter de profondes contradictions » entre pays, a-t-il déclaré. « Il est temps de passer en mode 'urgence' », a-t-il prévenu. A côté de quelques « pas en avant bienvenus », il a dressé la liste des objectifs, nombreux, qui n'ont pas été atteints, comme l'aide financière aux pays les plus pauvres ou encore « la fin des subventions aux énergies fossiles, la sortie du charbon, mettre un prix sur le carbone »« La catastrophe climatique frappe toujours à la porte », a-t-il renchéri.

Parmi les sorties remarquées, celle de Greta Thunberg. Pour la jeune militante suédoise, la COP26 s'est résumée à du « bla, bla, bla »« Le vrai travail continue en dehors de ces salles. Et nous n'abandonnerons jamais, jamais », a tweeté la figure emblématique du mouvement Fridays for Future. Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, s'est, de son côté, montrée plutôt optimiste. Elle se console en soulignant que l'accord a « maintenu en vie les objectifs de l'accord de Paris, en nous donnant la chance de limiter le réchauffement mondial à 1,5°C »« Nous avons progressé dans la réalisation des trois objectifs que nous nous étions fixés au début de la COP26 » et « cela nous rend confiants sur le fait que nous pouvons offrir à l'humanité un espace sûr et prospère sur cette planète. Mais il n'y aura pas de temps à perdre: un travail difficile nous attend encore », a-t-elle prévenu.

Un compromis qui laisse un goût amer

Ivan Duque, le président colombien, a estimé que l'accord constituait un « progrès important ». Avant d'affirmer que « ce n'était pas suffisant pour atteindre les objectifs ». Il a assuré que son pays comptait collaborer avec d'autres « pour s'élever aux niveaux d'ambition que la science réclame ». Pour le Premier ministre de Fidji Frank Bainimarama, « l'objectif de 1,5 degré laisse Glasgow malmenée et meurtrie, mais vivante »« Vinaka (merci) à nos négociateurs du Pacifique pour leurs efforts héroïques à la COP26 afin d'assurer qu'un chemin sans charbon ni énergies fossiles figure dans l'accord final », a-t-il tweeté. Il avertit, toutefois, que « le compromis que nous avons trouvé ne comptera que si les pays concrétisent maintenant ». Marcelo Rebelo de Sousa, le président portugais, a qualifié l'accord de Glasgow de « petit pas », d'une « avancée timide dans la lutte contre le changement climatique ».

A contrario, Boris Johnson, le chef du gouvernement britannique, à la tête du pays hôte de la conférence, a balayé tout catastrophisme. L'accord apparaît, selon lui, comme « un grand pas en avant »« Et ce qui est important est que nous avons le premier accord international jamais conclu pour réduire l'utilisation du charbon et un plan pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré » de plus qu'à l'ère pré-industrielle, a-t-il ajouté. Cependant, « il y a encore énormément à faire dans les années qui viennent », a-t-il convenu. Enfin la ministre de l'Environnement du gouvernement allemand sortant, la sociale-démocrate Svenja Schulze, a estimé que « nous vivons un moment véritablement historique »« L'élimination progressive du charbon a maintenant été lancée dans le monde entier » et un « nouveau modèle économique » a émergé, a poursuivi  la ministre, qui aurait souhaité que la formulation sur le charbon soit « un peu plus claire ».

(avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 15/11/2021 à 8:09
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Bah ils s'applaudissement quand même hein ! "Ouais génial on n'a rien fait on est trop forts !" Et c'est payé des salaires à 5 chiffres tout ça...

à écrit le 14/11/2021 à 13:09
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A l'impossible, nul n'est tenu. C'est une loi de base de la juridiction. Le réchauffement climatique est inéluctable, c'est un fait. Tous ces atermoiements ne servent à rien

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