Face à l'urgence climatique, le secteur pétrolier peut "faire beaucoup plus"

"Pour le moment, il y a peu de signes d'un changement majeur dans les dépenses d'investissement des entreprises", pointe l'Agence internationale de l'énergie.
(Crédits : Nerijus Adomaitis)

Le secteur pétrolier et gazier peut "faire beaucoup plus" pour répondre à la crise climatique, en se diversifiant plus fortement dans les énergies propres, qui représentent aujourd'hui seulement 1% de ses investissements, alerte l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

"Le secteur peut faire beaucoup plus pour répondre à la menace du changement climatique", écrit-elle dans un rapport consacré à ce sujet et publié lundi.

"Quel que soit le chemin suivi par le monde, les impacts climatiques vont devenir plus visibles et plus graves ces prochaines années, augmentant la pression sur tous les éléments de la société pour trouver des solutions. Ces solutions ne se trouvent pas dans le paradigme actuel du pétrole et du gaz", juge-t-elle.

L'agence, qui conseille des pays développés sur leur politique énergétique, fait des recommandations pour que l'activité du secteur puisse être compatible avec les accords de Paris sur le climat. Elle estime ainsi qu'un changement "beaucoup plus significatif" dans la destination des investissements des entreprises du secteur serait nécessaire.

Les groupes pétroliers ont certes plus ou moins pris le virage de la diversification vers le solaire, vers l'éolien maritime et terrestre, ou les biocarburants. Toutefois, ces investissements hors de leur cœur de métier ne représentent aujourd'hui que 1% de leurs investissements totaux. Même pour les entreprises les plus avancées dans la transition, ce chiffre plafonne à un maigre 5%, regrette l'AIE.

"Pour le moment, il y a peu de signes d'un changement majeur dans les dépenses d'investissement des entreprises", pointe-t-elle.

Fuites dans l'atmosphère

Autre point avancé par l'agence basée à Paris : la réduction des émissions liées directement aux opérations du secteur (de l'extraction à la distribution des hydrocarbures) "devrait être une priorité de premier ordre pour tous". Elles représentent aujourd'hui 15% des émissions de gaz à effet de serre liées à l'énergie.

Il faudrait notamment s'attaquer aux fuites dans l'atmosphère de méthane, un gaz au pouvoir très réchauffant.

L'AIE note au passage que la solution n'est pas seulement entre les mains des "supermajors", ces groupes privés géants comme BP, ExxonMobil ou Total vers lesquels se tournent généralement les regards.

Les compagnies nationales représentent en effet plus de la moitié de la production mondiale d'hydrocarbures, et "nombre d'entre elles sont mal placées pour s'adapter aux changements dans la dynamique énergétique mondiale".

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Commentaires 4
à écrit le 20/01/2020 à 12:45
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J'avais lu que les torchères mondiales brûlent les 2/3 en quantité que ce que l'UE consomme en gaz par an, mais étant dispersées, c'est compliqué de capter le gaz un peu partout. 1M$ par jour brûlé aux USA sur les puits de pétrole de schiste. Pas ass...

à écrit le 20/01/2020 à 12:18
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Les USA pourraient déjà arrêter de subventionner à mort le pétrole, afin d'arrêter d'en faire baisser le prix artificiellement . Si le pétrole était plus cher, on l'économiserait.

à écrit le 20/01/2020 à 10:34
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La lutte contre la pollution ressemble comme deux gouttes d'eau à la construction européenne vous ne trouvez pas ? On a donc pas fini d'en entendre et d'en lire des paroles inutiles, l'UE en est à plus de 60 ans de discours démagogiques et mythom...

à écrit le 20/01/2020 à 10:28
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tiens, c'est marrant, mais a priori ce rapport ne parle pas des torcheres sauvages en afrique, qui vont bien avec les 'raffineries' sauvages' installees juste a cote et qui polluent autrement plus que des industries encadrees ah ben oui, les industr...

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