Filets de pêche bio : Seabird veut industrialiser sa production en 2022

Les premiers filets de pêche biodégradables tirés de ses granulés sont testés dans le Pas-de-Calais. Avec l’AP-HP, Seabird développe aussi des composés pour la production de masques ou blouses non-tissés à usage unique et compostables. Fournisseur de granulés destinés à la fabrication d’équipements en bioplastiques, la société lorientaise vise l’entrée en phase industrielle pour 2022.
Seabird tire son activité de la vente, à des industriels et des coopératives, d'un mélange de bio-polymères rigides et souples, de coquilles d'huitres et de bio-additifs présenté sous la forme de granulés.
Seabird tire son activité de la vente, à des industriels et des coopératives, d'un mélange de bio-polymères rigides et souples, de coquilles d'huitres et de bio-additifs présenté sous la forme de granulés. (Crédits : Seabird)

Depuis 2011, Seabird travaille sur des équipements en bioplastiques compostables et biodégradables pour des applications dans l'environnement marin, la pêche, l'aquaculture et même le milieu médical.

Un des produits phares sur lesquels se déploie l'entreprise, installée à Larmor-Plage près de Lorient (Morbihan), est un filet de pêche trémail, plus écologique et moins nocif pour l'environnement que le filet en nylon. Il est testé depuis 2020 par un fileyeur de Boulogne-sur-Mer. Une première en Europe pour ce type d'équipement.

« Notre activité est tirée du mélange de bio-polymères rigides et souples, de coquilles d'huitres et de bio-additifs et de la vente de granulés à des industriels et à des coopératives. À chaque formule répond un produit.

Des granulés ont ainsi été étirés sous forme de fils et transformés en filet de pêche mono-filament, biodégradable et compostable pour la pêche à la sole, dans le cadre d'un projet du Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP) porté par l'office Français de la biodiversité », précise Raynald Godet, chef de projets chez Seabird et ingénieur en bioplastiques.

Production de 1.500 à 2.000 tonnes de granulés par an

Les équipements issus des composés produits par Seabird, sont compostables à terre. Déposés dans une unité de compostage industriel, ils seront biodégradés en six mois et pourront servir à amender les sols agricoles. Si le filet est perdu en mer, il sera assimilé par la biomasse en une dizaine d'années au lieu de 400 à 600 ans pour les plastiques conventionnels.

Également engagée sur le développement de coupelles de captages ostréicole, destinées à collecter les naissains d'huitres pour leur permettre de se croître, Seabird collabore à des projets comme Sealive H2020 et Filaltiq. Ceux-ci visent à développer des composés pour la réalisation de filets de mytiliculture (tests en Bretagne et Pays de La Loire), de poches d'ostréiculture, d'emballages rigides et d'engins de pêche.

Des bacs à poissons de criée seront par exemple testés l'an prochain en Irlande.

Depuis 2019, l'entreprise de cinq personnes participe aussi avec l'AP-HP (Hôpitaux de Paris) au projet BiotexMed, pour la mise au point de produits textiles non-tissés à usage unique et compostables en vue d'applications médicales (masques, blouses, charlottes).

Toujours en phase de R&D, Seabird lie pour l'instant son activité aux projets auxquels elle contribue et sa production se limite à 120 tonnes de granulés en 2021.

La prochaine étape sera celle de la commercialisation et de l'entrée dans une phase de production à plus grande échelle à l'horizon 2022.

L'entreprise, qui a déjà mené trois levées de fonds, prévoit d'installer une usine et de recruter du personnel afin de produire 1.500 à 2.000 tonnes de granulés par an, d'ici à 2023.

Nouveaux tests de filets à Boulogne, Le Tréport et Fécamp

Après la deuxième phase d'expérimentation du filet de pêche bio, qui vient de s'achever à Boulogne-sur-mer, d'autres tests à plus grande échelle sont prévus l'an prochain à Boulogne-sur-Mer, Le Tréport et Fécamp.

3.000 mètres de mono-filament coloré seront utilisés à Boulogne-sur-Mer et 3.200 mètres de multi mono-filament au Tréport de juin à septembre-novembre 2022.  Un quatrième test avec 2.700 mètres de multi mono-filament se tiendra à Fécamp sur la saison d'hiver prévue de décembre 2022 à mars 2023.

« De juin à décembre 2020, la première session de tests des filets bio avait fait ressortir des défauts (mailles trop grandes ...) conduisant à une pêche inférieure en nombre et en poids. L'expérimentation qui s'est tenue cette année jusqu'en novembre a été menée avec une plus grande quantité de filets, un essai concluant de coloration du filet en vert pour mieux tromper le poisson et une amélioration du processus de filage » détaille Raynald Godet.

Conçus en Bretagne, les prototypes sont tissés au Portugal et assemblés à Boulogne-sur-Mer.

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