Immobilier : Nexity veut donner "un élan plus fort" à la transition écologique

A horizon 2030, le leader français de l'immobilier entend réduire son empreinte carbone de 21% à 35% selon les critères.
César Armand
Le directeur général de Nexity Jean-Philippe Ruggieri et son président Alain Dinin
Le directeur général de Nexity Jean-Philippe Ruggieri et son président Alain Dinin (Crédits : Marie Amélie Journel pour La Tribune)

"Nous sommes clairement le leader en France". A peine Alain Dinin a-t-il commencé à présenter les résultats annuels de Nexity qu'il donne le ton. Le président du groupe immobilier s'est ainsi félicité d'avoir multiplié par 1,7 son chiffre d'affaires en quatre ans et annonce viser une croissance de 35% de ce dernier dans les prochaines années.

Sont-ils autant leaders en matière d'environnement et de responsabilité sociétale de l'entreprise (RSE) ? Dans la plaquette distribuée à la presse ce 26 février 2020, Nexity réitère son "engagement" de "faire ville durable et responsable" de même qu'il présente l'émission d'une obligation verte - green bond - de 240 millions d'euros comme "le premier emprunt vert émis par un promoteur en France". C'est peut-être inédit pour un promoteur, mais pas pour l'ensemble du secteur de l'immobilier. La foncière Icade a par exemple émis une obligation verte dès 2017.

"Un élan plus fort" à la construction bas-carbone

Toujours dans ce document, le leader français de l'immobilier y affirme trois objectifs de réduction de l'empreinte carbone à horizon 2030: - 35% par collaborateur, -30% par logement privé et -21% par mètre carré de surfaces de plancher de bureaux livrés. Il y salue aussi la "reconnaissance des agences extra-financières", comme Climate change, qui le classe "parmi les 6% meilleurs scores au niveau mondial, tous secteurs confondus."

Sur scène, le directeur général de Nexity, Jean-Philippe Ruggieri, cite, lui, le partenariat avec l'association Habitat & Biodiversité qui consiste à "rendre à la nature tout mètre carré construit" et à "construire sur des sols déjà imperméabilisés". En revanche, la première place au palmarès des "promoteurs immobiliers bas carbone" ne le satisfait pas.

"Ça veut dire que les autres ne font pas grand-chose!" s'exclame le DG du groupe immobilier. "C'est bien, mais c'est largement insuffisant. Je compte bien qu'on donne encore un élan plus fort à ce qu'on s'est déjà fixé".

Le bois, 1/3 des commandes de 2019

A contrario, Véronique Bédague, présidente-directrice générale de la branche immobilier d'entreprise, se targue, elle, de réaliser du "zéro carbone, en construction, en exploitation et en mobilité" à Bruneseau, un quartier entre Paris et Ivry-sur-Seine. "On sait faire !" insiste-t-elle, évoquant leur participation à l'édification en bois et en béton bas-carbone du secteur E du Village olympique, "très important pour démontrer notre savoir-faire en bas-carbone et en développement durable". Les structures bois représentent même plus d'un tiers (35%) des prises de commandes signées en 2019: 181 sur 521 millions d'euros.

Avec les transports, le bâtiment et les travaux publics sont en effet les premiers émetteurs de dioxyde de carbone et donc les premiers à devoir adopter des mesures concrètes pour atténuer leur empreinte. A la question de La Tribune sur les prochaines décisions que compte prendre Nexity en matière de transition écologique, c'est le directeur général délégué chargé du client particulier qui répond avant les autres:

"On va continuer la rénovation [des copropriétés, Ndlr] avec 150 projets dans le portefeuille, mais il faut trois ans pour que ça sorte de terre", déclare Frédéric Verdavaine. "Dans le parc des résidences étudiantes, on fait fonctionner l'économie circulaire. Idem dans les résidences étudiantes où l'on améliore les modes de mobilité et où l'on fait une restauration au plus près de là où les gens vivent."

"Le durable doit être ouvert à tous"

Cette approche en amont se fait également auprès des clients entreprises et collectivités, renchérit Véronique Bédague. "On rechallenge tous les modes d'énergie, l'architecture, les matériaux - la brique crue, le chanvre, la pierre -, on se remet en cause et on prend un temps d'avance", souligne-t-elle.

Il n'empêche: entre l'explosion des prix des terrains et le coût grandissant des matériaux de construction, la possibilité d'offrir au plus grand nombre des solutions écologiques et abordables reste limitée. "C'est notre combat: du bas carbone accessible. Le durable doit être ouvert à tous", réplique Véronique Bédague.

Quoiqu'il en soit, d'ici à deux ans, Nexity n'aura plus le choix dans les chantiers conduits par l'Etat. A horizon 2022, les opérations des 14 établissements publics d'aménagement devront intégrer au moins 50% de matériaux biosourcés ou géosourcés, "type bois, chanvre ou terre crue". 20% des surfaces seront en outre réservées à la nature ou à la biodiversité.

César Armand

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Commentaires 2
à écrit le 26/02/2020 à 15:28
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tiens, on ne parle pas des couts? quand on voit combien l'immobilier a explose, toutes ces bonnes intentions ' qui seront facturees a l'euro pret' comme on dit, ca laisse reveur moi ce que je veux lire c'est ' on va baisser l'empreinte carbone tout...

à écrit le 26/02/2020 à 12:43
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Hé bien faites le au lieu de dire que vous allez le faire, merci.

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