Océanolab, premier labo européen pour partager la science à l’heure des défis climatiques

En marge des Journées de la Mer, organisées à Brest par la Commission européenne, le centre de culture scientifique Océanopolis a inauguré l’Océanolab. Premier de ce type en Europe, ce nouvel espace ouvert au public est dédié au partage de la science « en train de se faire ». Une manière de défendre la promotion de la culture scientifique et de la biologie marine à l’heure des fake news et du changement climatique.
L'Océanolab accueillera un projet scientifique chaque année. Pour 2023, les quatre chercheurs issus du CNRS et de l'Ifremer étudieront et expliqueront aux visiteurs les effets de la pollution et du changement climatique sur les huîtres plates à horizon 2100.
L'Océanolab accueillera un projet scientifique chaque année. Pour 2023, les quatre chercheurs issus du CNRS et de l'Ifremer étudieront et expliqueront aux visiteurs les effets de la pollution et du changement climatique sur les huîtres plates à horizon 2100. (Crédits : La Tribune)

« Une opinion n'est pas une science » avait résumé Loïg Chesnais-Girard lors de l'ouverture des Journées européennes de la mer organisées à Brest les 24 et 25 mai dernier. Défendant l'idée d'un territoire ayant besoin « de la pêche et des énergies renouvelables », le président de la Région Bretagne venait de souligner que les pêcheurs costarmoricains avaient « fait la meilleure année à la coquille avec trois années de chantier du parc éolien de Saint-Brieuc ».

Ce rappel à la science correspond aussi à ce qu'a énoncé Céline Liret, la directrice scientifique d'Océanopolis, à l'occasion de l'inauguration la semaine dernière de son Océanolab.

Imaginé par le Centre national de culture scientifique dédié à l'océan et l'Institut universitaire européen de la mer (IUEM) de l'Université de Bretagne Occidentale (UBO), ce laboratoire ouvert consiste à partager la science « en train de se faire ». C'est une première en Europe.

« Océanopolis mène depuis dix ans avec l'UBO une activité de laboratoire de recherche fondamentale. Dans un contexte de désinformation et de perte de confiance en la science, il nous manquait une plateforme expérimentale sur l'écologie marine pour rapprocher la science et la société » a-t-elle indiqué aux élus et au Commissaire européen en charge de l'environnement, des océans et des pêches, Virginijus Sinkevičius, lors de l'inauguration du nouveau laboratoire.

140.000 euros du Feder

Au cours de visites libres ou planifiées, le nouvel espace de 160 mètres carrés réunit des scientifiques et des citoyens pour échanger autour de projets de recherche en écologie marine, menés en temps réel, dans le contexte du changement climatique.

 « Les projets de recherche d'Océanolab s'inscrivent dans les grands enjeux actuels, érosion de la biodiversité, changement climatique, pollutions...L'approche est innovante et permet de partager avec le public des travaux scientifiques réalisés sur une année » a  ajouté Céline Liret.

Ouvert depuis le 29 mars dernier, le laboratoire représente un investissement de 1 million d'euros, financé à hauteur de 455.000 euros par Brest Métropole, 290.000 euros par l'UBO, 140.000 euros par des fonds européens Feder et 100.000 euros par le Conseil régional. Le département du Finistère apporte 54.500 euros et le Crédit agricole 20.000 euros.

MicroCO2sme : effet du changement climatique sur les huîtres plates

L'Océanolab accueillera un projet scientifique chaque année. Pour 2023, les quatre chercheurs issus du CNRS et de l'Ifremer étudieront et expliqueront aux enfants et aux adultes les effets de la pollution et du changement climatique sur les huîtres plates.

Baptisé MicroCO2sme, le premier projet vise à étudier la vulnérabilité de la Belon à horizon 2100 dans un contexte d'augmentation de la température, d'acidification de l'eau de mer et de présence de microplastiques. En 2024, un autre projet s'intéressera aux ormeaux « face aux changements globaux ».

 « Les visiteurs pourront observer le travail des chercheurs et échanger directement avec eux. Les animations prendront la forme d'expérience de 30 minutes pour expliquer les principaux enjeux des projets scientifiques » précise Tristan Hatin, responsable de la médiation scientifique et culturelle à Océanopolis.

Avec ce laboratoire, qui a déjà attiré 5.000 visiteurs dont 1.025 en visite guidée, Océanopolis complète ses activités de partage de la connaissance et de médiation scientifique avec l'ambition de susciter des vocations auprès du jeune public. Unique en Europe, le parc présente la biodiversité et les écosystèmes marins à travers ses 77 aquariums et trois pavillons (Bretagne, polaire, tropical). En 2022, il a accueilli 445.000 visiteurs, dépassant même la fréquentation d'avant Covid-19 (430.000 en 2019).

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