Un gaz à verdir
Un plan choc en faveur des énergies décarbonées, telle est l'ambition du plan de relance. Cible prioritaire, la filière hydrogène bénéficiera de 2 milliards d'euros auxquels s'ajouteront 5 milliards d'euros au titre des investissements d'avenir d'ici à 2030.
L'hydrogène "bleu", tiré du gaz naturel, avec séquestration du CO2 émis. Une coalition d'industriels dont ExxonMobil, ENI, plaide pour cette option, controversée car le processus de séquestration reste incertain et coûteux. L'hydrogène "bas-carbone" produit par électrolyse à partir d'électricité nucléaire, comme en Chine. En France, la filière hydrogène pousse pour un passage "transitoire plus ou moins long" par l'atome.
Un pari industriel
L'essor de l'hydrogène propre, non compétitif, appelle quoi qu'il en soit des politiques volontaristes. En 2020, des plans ont été présentés à la faveur de la relance post-Covid, en Australie, France, Grande-Bretagne, Japon... L'Allemagne a prévu 9 milliards d'euros, pour de l'hydrogène vert. Les Pays-Bas projettent une "Hydrogen Valley".
Délaissé il y a encore peu, l'hydrogène est aujourd'hui présenté comme un axe majeur de la réindustrialisation et de la relance en France. Le gouvernement va y consacrer 7 milliards d'euros sur dix ans et met déjà en musique sa nouvelle partition alors que la compétition internationale s'intensifie. Deux sites pilotes ont été sélectionnés et, à l'échelle européenne, un "Airbus de l'hydrogène" pourrait voir le jour dès 2021.
Objectif: développer rapidement des gigafactory d'électrolyseurs.
L'UE veut atteindre 12 à 14% d'hydrogène dans son mix énergétique en 2050 (2% aujourd'hui), et évalue le financement entre 180 et 470 milliards d'euros. Pour l'Europe, avec ses champions Air Liquide ou Linde, pas question de perdre cette course-là face à la Chine, déjà en pointe, au Japon, à la Corée du sud et aux États-Unis.
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