Micropolluants Technologie suit les pollutions à la trace

Chercheur devenu entrepreneur, Adam Hachami a ancré en Lorraine Micropolluants Technologie, un groupe devenu incontournable en matière de détection des polluants.
Une préparation d'échantillons pour analyse. Un progiciel en développement permettra bientôt un accès en ligne et sécurisé aux résultats.

Des herbacées au saumon en passant par les terres polluées et les échantillons d'air, il n'est plus guère de substances que Micropolluants Technologie ne puisse passer par ses éprouvettes. Depuis le début de l'année, sa holding, LHP, se trouve en position de capter simultanément les marchés du contrôle de la nutrition animale, de l'alimentation humaine et de l'environnement. Début 2014, en effet, ACN, ex-filiale de la coopérative agricole France Luzerne, a été rapatriée dans les locaux de LHP, à Saint-Julien-lès-Metz (Moselle).

Fondée en 1998 par trois docteurs en chimie de l'université de Nancy, Micropolluants Technologie est passée en quinze ans de 2 millions de francs (300.000 euros) à 8,5 millions d'euros de chiffre d'affaires pour 112 salariés.

Le groupe, baptisé donc LHP, se compose désormais de trois entités, Micro-polluants Technologie, le Leces et ACN, regroupées depuis 2012 sur 5.000 m2 dans les anciens laboratoires d'analyse du conseil général de la Moselle. LHP a investi 4,5 millions d'euros dans son équipement et déploie à présent un progiciel qui offrira à ses quelque 500 clients un service quasi dématérialisé : les échantillons seront analysés sur place et les résultats seront accessibles dans les meilleurs délais sur une plate-forme sécurisée.

« Plutôt que de jouer sur la quantité des analyses, nous apportons à nos clients un service de luxe en matière de délais, de qualité et de communication des résultats. Nous avons progressivement développé une offre d'accompagnement, de prévention et de gestion de crise », indique Adam Hachami, président de Holding LHP.

Accrédité en France, au Luxembourg et au Maroc, le groupe est également prestataire de géants des industries agroalimentaire, chimique et pétrolière dont Nestlé, Total et Solvay. Son développement fulgurant doit beaucoup à la multiplication des crises sanitaires. Des poulets à la dioxine des années 2000 aux récentes lasagnes à la viande de cheval, l'entreprise a vu croître à la fois la méfiance des consommateurs et le souci des industriels de se conformer aux normes européennes et américaines et aux préconisations de l'Organisation mondiale pour la santé. Au cours des prochaines années, LHP prévoit une progression de 15 à 20% des marchés de l'alimentation et de la nutrition animale.

50.000 échantillons venant du monde entier

Encadré par des normes de plus en plus contraignantes, le marché de l'environnement semble également promis à un bel avenir. Spécialisé dès sa création dans la détection des dioxines et des métaux lourds, Micropolluants Technologie a repris en 2007 le Laboratoire d'études et de contrôle de l'environnement sidérurgique (Leces), s'assurant une compétence historique en matière d'installations classées. L'ancien laboratoire de la Chambre syndicale de la sidérurgie a depuis élargi sa clientèle à d'autres industries lourdes et aux collectivités. Le groupe vise une croissante de 10% sur le marché des analyses de terre, d'eau et d'air, et projette la création d'une start-up tout entière dédiée au contrôle des installations biomasse.

Délivrant chaque année 1,5 million de résultats sur la base de 50.000 échantillons provenant du monde entier, LHP constitue une sorte d'observatoire de l'état de la planète.

« Il appartient aux États de veiller à la sécurité de leurs citoyens. L'Europe fait le nécessaire, en dépit de la dégradation constante de la qualité de l'eau et de l'air. Les vrais problèmes environnementaux proviennent de l'Inde ou de la Chine, où il y a lieu de redouter des catastrophes », estime Adam Hachami.

Aux molécules connues s'ajoute le vaste spectre des polluants jusqu'à présent indétectables ou présents en faibles quantités, dont la combinaison entre certainement en cause dans la progression des cancers. Convaincu que l'économie future reposera sur les progrès en matière de santé et d'environnement, le chercheur entend explorer ces nouvelles frontières pour contribuer à un monde plus sain.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 07/04/2014 à 18:07
Signaler
Le nom du PDG est Adam Hachimi et non pas Hachami

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.