Le transport, plus gros pollueur, innove tous azimuts

Sur terre, sur mer comme dans les airs, les véhicules et leurs usages se réinventent.
Le modèle Zoé de Renault représente en 2014 plus de la moitié des ventes de voitures électriques en France, en hausse de 20 %.

Responsables de 23 % des émissions mondiales de CO2, les transports sont le premier émetteur français (27 %), et ces chiffres ne cessent de croître. La route (94 %) vient largement en tête devant l'aérien (3,3 %), le transport maritime (2,2 %) et le ferroviaire (0,4 %).

La voiture électrique ? Très médiatisée et longtemps unique synonyme de transport propre, elle a jusqu'ici déçu. Un prix élevé, une autonomie limitée et des infrastructures de recharge insuffisantes ont freiné les ventes. Mais, volumes de fabrication et bonus gouvernementaux aidant, les prix baissent tandis que l'autonomie s'améliore et que les bornes de recharge commencent à se déployer. Des modèles haut de gamme, tels que la Tesla ou la BMW i3, séduisent, mais en France, la Zoé de Renault représente plus de la moitié des ventes de 2014, en hausse de 20%.

Pour donner un coup d'accélérateur à tout le secteur, Tesla a mis ses brevets dans le domaine public, suivie il y a quelques semaines par Nissan. L'américain investit 5 milliards de dollars dans une méga-usine au Nevada pour y fabriquer 500.000 batteries par an, dont les prix pourraient de ce fait baisser de 30%.

À côté du tout-électrique continuent de se développer, 10 ans après la Prius de Nissan, des modèles hybrides classiques, mais aussi rechargeables. Et les moteurs thermiques n'ont pas dit leur dernier mot. En France, le véhicule à 2 litres aux 100 km est soutenu par le programme « Nouvelle France industrielle ». La recherche bouillonne aussi dans les agrocarburants. Après les premières générations à base de denrées agricoles classiques, puis de détritus et de plantes dédiées (Solazyme, Novozyme, Amyris), ce sont désormais les microalgues (Fermentalg) qui suscitent le plus d'intérêt, ou encore la transformation de déchets organiques (Veolia, Suez Environnement...) pour alimenter des flottes de véhicules techniques.

Un catalogue à la Prévert... version futuriste

Outre la motorisation, l'évolution des usages, en réduisant les quantités de véhicules en circulation, contribue à la diminution des émissions. Autopartage classique (Autolib, Zipcar) ou entre particuliers (Drivy, OuiCar) ; covoiturage (BlaBlaCar, Covivo) pour partager un trajet... ces nouveaux comportements se développent. De mieux en mieux connectés aux transports en commun, ils favorisent la multimodalité et le porte-à-porte chers aux opérateurs de transports publics qui, en facilitant la vie des usagers, espèrent leur faire préférer leurs services (bus, métro, etc.).

Encore faudrait-il que les transports en commun eux-mêmes soient irréprochables en termes d'émissions, ce qui est encore loin d'être le cas. Les technologies, pourtant, existent. Si le GNV (gaz naturel pour véhicules de GNVert) présente plus d'intérêt en termes de particules fines que de CO2, l'électrique fait aussi son apparition. Plusieurs technologies cohabitent, avec des systèmes de recharge en bout de ligne (le Bluebus de Bolloré, en test à Paris) ou ultrarapides (en quinze secondes aux arrêts pour les bus Tosa d'ABB, qui circulent à Genève). Bolloré ajoutera bientôt à sa gamme électrique un tramway sans rails ni caténaires, le BlueTram.

La logistique n'est pas en reste. La Google Car se prête à tous les fantasmes, mais le véhicule autonome intéresse aussi DHL. Dans un rapport sur le sujet, le chef de file mondial du secteur souligne l'important potentiel de ces technologies, pour les opérations en entrepôts, dans les ports et aéroports, et pour la livraison du dernier kilomètre. À terme, DHL prévoit même des camions entièrement autonomes sur les grands axes routiers, 24 h/24 et 7 j/7... Avec à la clé, d'importantes réductions des émissions.

Bien que moins contributeurs aux émissions, l'aviation et le transport maritime cherchent des moyens de les réduire. D'autant que les deux secteurs sont en haut de la liste de ceux qui devraient bientôt rendre des comptes en la matière. Motivés quoi qu'il en soit par la baisse des consommations, les constructeurs aéronautiques rivalisent d'innovations. Matériaux composites plus légers, moteurs plus performants, recours aux agrocarburants (dans lesquels ils ont souvent noué des partenariats) et même propulsion électrique... les axes de recherche sont multiples.

Sur les mers, plusieurs expériences de motorisation à hydrogène sont menées, comme l'illustre le partenariat entre l'italien Fincantieri (constructeur de navires de guerre, yachts et transbordeurs et chef de file mondial des paquebots de croisière) avec le français McPhy.

Dans les transports peut-être plus souvent qu'ailleurs, des inventions qui semblent tout droit sorties des romans de Jules Verne finissent par devenir réelles.

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Commentaires 3
à écrit le 03/02/2015 à 19:33
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Comment calculez vous ces chiffres? Quand on prend une ampoule a économie d’énergie qui tiens moins de 3 jours, elle reste de par sa fabrication/recyclage bien plus polluante que ma voiture. Aux chiffres (surtout des pourcentage) on fait dire ce qu'o...

à écrit le 03/02/2015 à 12:32
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Attention aux erreurs dans l'article. La première Prius a été produite de masse à partir de 1997 par Toyota et non par Nissan. Les moteurs à hydrogène sont également présent sur les routes. Toyota a commencé la production de masse de la Mirai (FCV...

le 05/02/2015 à 21:05
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Ayant fait une carrière en gestion de production automobile, je m’inscrit totalement n faux! Moteur a hydrogène çà n’existe pas, mais PAC (pile a combustible) à hydrogène, et ne pas zapper sur les autres organes du véhicule. Production de masse çà ...

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