ATR, pilote de l'avion régional vert

Les turbopropulseurs du constructeur toulousain anticipent les prochains standards environnementaux et se positionnent sur les programmes européens.

Bruyants et polluants, les avions à hélices ? Depuis vingt ans, les progrès techniques ont rendu caduques les idées reçues sur les jets à turbopropulseurs. Leader mondial des avions régionaux (de 50 à 75 places) de cette catégorie, le toulousain ATR multiplie les efforts pour se coller une étiquette « verte ».

« L'environnement, c'est bon pour le business », répète à l'envi Carmine Orsi, le responsable technique des programmes ATR, vice-président engineering de l'entreprise. « Nous avons travaillé sur la norme environnementale Iso 14001, anticipé les programmes Reach et RoHS ; c'est un processus qui prendra dix ans et pour lequel nous avons modifié toute notre organisation. »

De la conception à la fabrication en passant par les fournisseurs et les essais en vols, jusqu'au démantèlement de l'engin... c'est tout le cycle de vie de l'avion qu'ATR a repensé. Le dernier de la flotte, la série ATR 600, illustre cette démarche. « Nous avons remplacé les plastiques par des carbonates, plus légers », poursuit Carmine Orsi. « La nouvelle mousse des sièges est plus légère et des éléments biodégradables ont été intégrés, notamment sur les pièces d'usures de l'avion. »

Sur les chaînes d'assemblage d'ATR à Toulouse-Blagnac, la signalétique et le tri sélectif ont fait leur apparition, tout comme les énormes classeurs inhérents à la démarche Iso 14001. « Tous les deux ans, nous faisons passer des sessions de sensibilisation aux salariés de la chaîne d'assemblage », explique Natacha Ayari, coordinatrice environnementale chez ATR depuis 2007 et la mise en place de la démarche Reach.

Discours qui fait mouche

Une organisation et une logistique importantes, qui se traduisent par des arguments environnementaux qui font mouche dans le discours commercial. « Quand vous utilisez dix ATR au lieu de jets régionaux concurrents, vous pouvez économiser chaque année 13.970 tonnes de fuel, soit 11,2 millions d'euros et 43.552 tonnes de CO2 ! », assure Carmine Orsi. Avec 40 kg d'émission de CO2 par siège sur un vol Paris-Aurillac, l'ATR 72 se positionne ainsi comme l'avion régional le plus économe du moment.

Des efforts qui amènent le constructeur de turbopropulseurs à s'engager dans de nouveaux programmes pilotes tels que le projet Clean Sky et le programme européen Sesar. Pour répondre aux objectifs fixés (la réduction de 80 % des NOx par exemple), « nous projetons de développer de nouvelles solutions pour une campagne d'essai en 2014 et 2015 », conclut Carmine Orsi.

 

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