S'Tile veut diviser le coût de la cellule solaire par deux

La start-up de Poitiers emprunte une technique à l'industrie de la céramique et l'adapte à l'industrie photovoltaïque.

L'amont de la filière industrielle photovoltaïque constitue une faiblesse française, peu de sociétés étant spécialisées sur la production de cellules solaires, indispensables à la fabrication de panneaux, à l'exception de Photowatt.

S'Tile veut à la fois fabriquer des cellules et réduire leur coût de production de moitié, tout en gardant un rendement énergétique élevé.

« Le coût de la fabrication d'une plaquette de silicium freine la réduction du prix du photovoltaïque, en raison du coût du silicium de qualité solaire et des opérations de lingotage et de sciage », argumente le professeur Alain Straboni, fondateur et dirigeant de la société.

Issue de l'Université de Poitiers et du CNRS, cette société d'une dizaine de personnes créée en 2007 a mis au point un process de fabrication en rupture avec les procédés actuels, en partenariat avec le Fraunhofer Institute of Solar Energy ICE, de Fribourg en Allemagne.

Sa technique de frittage - empruntée à l'industrie de la céramique - consiste à chauffer une poudre de silicium afin de souder les grains entre eux jusqu'à former une plaquette de silicium. Le substrat de silicium fritté obtenu est moins onéreux qu'une plaquette de silicium classique obtenue par découpe de lingot de silicium.

« Ce substrat constitue l'électrode arrière de la cellule sur lequel on va déposer un film cristallin de silicium de 20 microns à partir duquel on va former la cellule photovoltaïque », explique Alain Straboni. S'Tile vise un coût de production de près de 60 % inférieur à celui des plaquettes de silicium classique.

Grâce à cette structure à films minces sur substrat fritté, la société envisage de produire une cellule solaire intégrée, au rendement énergétique élevé, autour de 15 % à 16 %. Le film supérieur est alors « rayé » au laser, pour obtenir plusieurs cellules séparées sur le substrat, mais connectées en série, ce qui diminue les pertes de puissance du système final.

S'Tile ambitionne d'abord de lancer un pilote de production de plaquettes de silicium fin 2011, et d'adresser ce produit aux fabricants de cellules afin de tester la compétitivité de sa technologie sur le marché.

Une ligne de production de MW de cellules intégrées doit ensuite être lancée en 2012, qui pourrait passer à 15 MW en 2013. Pour soutenir sa R&D, S'Tile est soutenue depuis 2007 par le fonds d'investissement Emertec, grâce à un apport de 1,2 million d'euros. Un deuxième tour de financement auprès de son investisseur historique est en cours.

 

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