La filière déchets anticipe la mutation de ses métiers

L'avenir du secteur, qui affiche aujourd'hui des performances contrastées au regard des objectifs européens ou nationaux, nécessite une gestion fine des compétences.

Sans surprise, on trouve de tout dans les déchets. Notamment des performances exceptionnelles et d'autres qui vont nécessiter un gros travail de rattrapage pour atteindre les objectifs européens et nationaux en matière de prévention, gestion ou valorisation... C'est ce qui ressort de l'étude que l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) consacre pour la seizième année consécutive aux activités liées aux déchets. Dans le cadre de la directive européenne 2008/98/CE, qui fixe un objectif global de 50 % de réemploi ou recyclage pour les déchets ménagers et assimilés (DMA) en 2020, la loi Grenelle 1 d'août 2009 fixe un objectif de réduction de 15 % des déchets incinérés ou stockés entre 2007 et 2012. Décliné par type de déchets, cet objectif global est mis en musique au sein du Plan déchets élaboré en 2008.

Au regard des niveaux intermédiaires correspondants à ces objectifs, les projections 2009, établies sur la base des chiffres relevés en 2008, affichent une situation contrastée. Ainsi, 35 % des déchets ménagers et assimilés sont d'ores et déjà recyclés, soit le taux fixé pour 2012. Bonnes performances aussi pour le recyclage des déchets non dangereux des entreprises, probablement avantagé par la crise économique, et la réduction des ordures ménagères et assimilées. En revanche, il y a des retards à l'allumage sur la réduction des quantités incinérées et stockées, ou encore le recyclage des déchets d'emballages ménagers. Le Plan déchets est justement axé sur la prévention, autrement dit la réduction des déchets à la source, via des campagnes de sensibilisation et des actions locales menées avec des consortiums d'acteurs variés, notamment de la grande distribution.

" Effet de vases communicants "

Au-delà des objectifs, certains points méritent attention. En termes d'emplois, par exemple, certaines évolutions sont sans conséquences, comme la diminution de l'incinération et du stockage, peu intensifs en main-d'oeuvre. D'autres, comme la collecte des déchets en mélange et la collecte sélective, se compensent d'une filière à l'autre, et devraient même se traduire par un solde net de création d'emplois, si la tendance actuelle se maintient. Mais ces évolutions impliquent un effort de formation. « Entre certains métiers comme les éboueurs et la collecte sélective, il peut y avoir un effet de vases communicants, et une adaptation de quelques jours peut suffire », selon Jean-Marie Bouchereau, adjoint au chef du service économie et prospective à l'Ademe.

Pour d'autres métiers, plus axés sur les techniques de prévention ou l'utilisation de l'électronique, des formations seront nécessaires, qui permettront de faire monter en compétences des métiers peu qualifiés. « Pour anticiper ces besoins, l'Ademe travaille avec les maisons de l'emploi et les industriels locaux, afin d'élaborer des plans de formation que pourront s'approprier des organismes de formation au niveau local et qui pourront inspirer les industriels du secteur », détaille Jean-Marie Bouchereau. Il précise par ailleurs qu'« il faudra attendre l'édition 2011 de l'étude pour vérifier les effets de la crise, notamment l'évolution de la consommation, et l'impact du Grenelle ».

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