Les aides à l'innovation verte à la traîne en Grande-Bretagne

Un rapport alerte contre le soutien public insuffisant des autorités britanniques aux entreprises qui innovent dans les technologies vertes.

Dans la bataille pour contrôler les futures technologies vertes - et donc en profiter sur le plan économique - le gouvernement britannique est à la traîne. L'alerte a été donnée ce lundi par le Committee on Climate Change (CCC), l'organisme britannique officiel chargé de conseiller les autorités publiques sur le sujet.

Dans un rapport sur les aides publiques à la recherche et développement disponibles au Royaume-Uni, il avertit que leur niveau actuel est insuffisant. « Les aides en place constituent un minimum », estime Julia King, l'auteure du rapport. Actuellement, le gouvernement dépense environ 550 millions de livres (650 millions d'euros) pour la recherche sur les technologies vertes (un tiers dans la production d'électricité, un tiers dans les transports et un tiers dans tous les autres secteurs confondus). A cela s'ajoutent environ 5 milliards de livres (5,9 milliards d'euros) pour leur mise en place.

C'est peu comparé au reste du monde. Dans l'énergie en particulier (y compris le nucléaire), le Japon et la Finlande investissent publiquement 0,9 % de leur PIB, tandis que le Royaume-Uni n'injecte que 0,01 %. La France est à 0,05 %.

Pire, la rigueur budgétaire risque de réduire encore plus cette aide. Vendredi, le ministère du Changement climatique a ainsi annoncé la suppression de 34 millions de livres (40 millions d'euros) d'aides, notamment pour l'éolien en mer et l'énergie géothermique. « C'est un pas dans la mauvaise direction, » estime David Kennedy, directeur du CCC. Et selon l'association Greenpeace, d'autres aides, notamment pour les voitures électriques, pourraient être prochainement supprimées.

Selon le rapport, le manque d'aides à la recherche risque de pousser les technologies vertes à s'implanter dans d'autres pays. Le Royaume-Uni devrait alors investir dans des technologies propres, pour atteindre son objectif de réduction d'émissions de gaz à effet de serre de 80 % d'ici à 2050, sans que ses entreprises n'en tirent aucun bénéfice.

Pourtant, le pays a des atouts à faire valoir. Le CCC cite l'éolien en mer (d'énormes projets sont en cours en mer du Nord), l'énergie marine (marées et vagues), la capture et le stockage de carbone, les « smart grids » (réseaux électriques « intelligents »), les véhicules électriques et l'aviation. Mais si rien n'est fait, la Chine risque fort de rattraper le reste du monde, selon Tim Yeo, député conservateur, qui vient de publier un livre sur le sujet : « Nous courons le danger de nous réveiller dans dix ans et de nous apercevoir que la Chine nous a doublés. »

 

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