La Californie adopte le bus électrique à recharge rapide

Près de Los Angeles, une ligne de bus opérée par Veolia Transport inaugure un véhicule qui se recharge pendant son service.

Pas moins de trois élus au Congrès avaient fait le déplacement vendredi 3 septembre à Pomona, petite ville de la San Gabriel Valley à l'Est de Los Angeles, pour assister à l'inauguration d'un bus urbain de la compagnie Foothill Transit. Cette structure, qui depuis 1988 regroupe 21 communes de la San Gabriel Valley et le Los Angeles County, transporte chaque année 14 millions de passagers. Ses 260 bus sont majoritairement alimentés au gaz naturel compressé, à l'exception d'une vingtaine fonctionnant encore au diesel.

Mais l'Ecoliner, dont trois exemplaires sont mis en circulation ces jours-ci, n'est pas n'importe quel bus. Electrique comme d'autres avant lui, il peut se recharger à 85 % en 10 minutes auprès d'une borne installée sur son trajet. Une première mondiale obtenue grâce à des batteries lithium-titane et à un système de recharge révolutionnaire mis au point par la société AeroVironment, qui ne nécessite ni interruption de service ni intervention du chauffeur. Depuis son rachat de l'entreprise ATC en 2004, c'est Veolia Transportation qui opère les lignes de Foothill Transit. Et si la filiale du groupe français n'a pas été citée une seule fois lors de la cérémonie d'inauguration, ce partenariat public-privé, qui vient d'être renouvelé pour cinq ans, représente une occasion unique d'expérimenter ces bus d'un nouveau genre.

Contrairement à l'Europe, Veolia n'est pas propriétaire aux Etats-Unis du matériel, dont l'achat est subventionné à 50 % par des fonds publics. Dans le cas présent, ce sont 6 millions de dollars du « stimulus package » le fonds de relance américain, qui ont permis à Foothill Transit d'acheter ses trois Ecoliner et leurs stations de recharge. Les économies de carburant (et de gaz à effet de serre), évaluées à 430.000 dollars pour un cycle de vie de 12 ans, seront validées dans les prochains mois par un audit indépendant. Cerise sur le gâteau, Foothill alimente ses Ecoliner à l'électricité verte. Certes, l'Ecoliner coûte aujourd'hui deux fois plus cher qu'un diesel, soit de 800.000 à 900.000 dollars. Mais son producteur Proterra a de nombreux projets et compte sur les économies d'échelle pour abaisser ce coût. « Depuis trois mois, une quinzaine d'agences ont déposé des demandes de subventions pour des bus similaires », se réjouit son PDG Jeff Granato. La même technologie devrait bientôt équiper bus scolaires et autres fourgonnettes de livraison.

Intérêt des élus

De 8 véhicules en 2010, la production doit passer à 100 en 2011, et l'usine en construction à Greenville (Caroline du Sud) comptera quatre lignes d'assemblage, chacune capable de fabriquer à terme au moins un bus par jour. A la clé, la création de 1.300 emplois directs. D'où l'intérêt des élus pour le projet. L'état de Caroline du Sud subventionne la construction de l'usine à hauteur de 75 millions de dollars. Avec le pôle universitaire ICAR dédié à l'automobile et BMW qui vient de s'y installer, Greenville apparaît comme un pôle émergent pour le transport vert.

Des petits frères des Ecoliners pourraient aussi apparaître bientôt sur les routes d'Amérique latine puis d'Europe, où le différentiel entre les prix respectifs du pétrole ou du gaz et de l'électricité est plus important qu'aux Etats-Unis, et les transports publics plus fréquentés. Pour y assurer leur commercialisation, Proterra a d'ailleurs établi une coentreprise avec le fonds d'investissement MK Energy + Infrastructure, qui détient en outre depuis juin 20 % de son capital.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.