Léa Nature veut rééquilibrer sa distribution

Le pionnier du bio français crée une nouvelle entité et rachète des traiteurs pour renforcer sa position en magasins spécialisés.

La demande en produits bio a doublé en France en cinq ans. Paradoxalement, cela ne fait pas les affaires des pionniers du genre. « Le poids croissant des marques distributeurs et la déferlante de produits sous marques nationales, fabriqués par de grands industriels conventionnels, conduisent la grande distribution à une grosse pression sur les prix » et à « privilégier les produits d'importation, sans prendre en compte le bilan carbone lié à leur transport, ni les conditions sociales dans lesquelles ils ont été fabriqués », observe Charles Kloboukoff.

Le fondateur du groupe Léa Nature, créé en 1993 et aujourd'hui implanté à La Rochelle (600 personnes exclusivement en France), voudrait diminuer la part de son chiffre d'affaires (100 millions d'euros en 2010) en grandes surfaces, au bénéfice des magasins spécialisés. Ce sont aujourd'hui 80 % de ses ventes de cosmétique (So'Bio Etic), alimentation (Jardin Bio'), santé (Floressance) ou équipement de la maison qui se font en supermarchés. Certaines marques dédiées (Lift'Argan, Natessance) sont commercialisées en parapharmacie, à l'export ou en vente directe.

C'est d'abord grâce à l'alimentaire que Léa Nature veut rééquilibrer sa distribution. En association avec la famille Gevaert, Charles Kloboukoff et son épouse viennent de créer la holding Bioléa frais, qui abrite les salades fraîches de Kambio et les plats cuisinés sous vide de Bio par Coeur, rachetés il y a deux semaines. « L'offre en produits traiteurs bio est encore peu consistante et le champ d'innovation plus important qu'en épicerie traditionnelle », précise Charles Kloboukoff. « Demain, nous pourrons accueillir d'autres entreprises, sans forcément en prendre 100 % », explique Daniel Gevaert.

groupement de producteurs

Dix ans après la vente de son entreprise Danival, il entend se consacrer à la constitution d'un groupement de producteurs régionaux bio, qui fabriquent eux-mêmes leurs produits, travaillent sur le goût et « partagent nos valeurs, bien différentes de celles de la grande distribution ». Ces pionniers du bio tiennent en effet à marquer leur différence avec des produits fabriqués à bas coût dans de grandes unités, sans aucun engagement social, sociétal ni de préservation de la biodiversité. Bioléa frais compte également sur l'intérêt des magasins bio, confrontés à une crise de croissance mais qui se déploient sur de plus grandes surfaces, comme ceux de la chaîne Natureo, dans lesquels Charles Kloboukoff voit l'avenir de la distribution spécialisée. D. P.

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