Croissance soutenue pour le leader mondial des onduleurs solaires

Le fabricant allemand SMA augmente ses capacités de production pour rester compétitif dans le photovoltaïque.

La course à la croissance est devenue le quotidien de l'allemand SMA. De moins de 400 millions d'euros en 2005, son chiffre d'affaires s'est établi à 934 millions d'euros en 2009, et atteindra cette année entre 1,7 et 1,9 milliard d'euros. Cette entreprise basée à Niestetal, dans le centre pourtant peu ensoleillé du pays, conforte ainsi sa place de leader mondial dans sa spécialité. Refusant, par attachement des fondateurs à la région et pour un meilleur contrôle de la qualité, d'investir ailleurs que dans l'État de Hesse, où il est implanté depuis 1981, ce groupe coté à Francfort vient de s'offrir une nouvelle usine sur 18.000 mètres carrés à Niestetal, en banlieue de Kassel. Pour donner l'exemple, ses concepteurs ont livré ce bâtiment neutre en émissions de CO2. Ce projet, dans le flot de ses 80 à 120 millions d'euros d'investissements annuels, autorise le doublement des capacités de production. Un autre hall est déjà en chantier. Construit par tranches, il offrira jusqu'à 5 gigawatts (GW) de capacités supplémentaires.

Présent sur toutes les gammes du marché, des petites installations résidentielles jusqu'aux centrales industrielles de plusieurs mégawatts, SMA a élaboré un modèle commercial et industriel singulier. « Pour rester compétitifs, nous devons réduire les coûts de 10 % sur chaque nouveau produit lancé », explique Marko Werner, directeur commercial et marketing de SMA. Les 600 salariés des équipes de recherche et développement représentent un sixième des effectifs permanents de l'entreprise. L'évolution technologique, qui touche notamment à l'efficacité des onduleurs et à leur interface avec le réseau connecté, rend les gammes obsolètes d'une année sur l'autre. D'où l'incapacité de SMA à stocker des produits finis.

Le marché, saisonnier, voit les commandes d'installations photovoltaïques affluer au printemps et à l'été. D'où les goulots d'étranglement observés en 2009, partiellement résolus en 2010. En volumes produits, les écarts entre les plus mauvais et les meilleurs trimestres pouvaient dépasser 400 %. Pour s'adapter, SMA a eu recours à un fort volant d'intérimaires, dans un sprint pas complètement maîtrisé. La non-reconduction des contrats pour 500 d'entre eux, annoncée le 18 octobre, n'est pas passée inaperçue à Kassel. Principal employeur de l'agglomération avec Volkswagen, le fabricant d'onduleurs vante sa politique généreuse de ressources humaines, basée sur une stratégie de responsabilité sociale solidement établie, et n'a jamais licencié.

Nouvelles applications

La technologie semblait avoir atteint un plafond avec des rendements énergétiques supérieurs à 98 %. « Les onduleurs solaires, qui transforment le courant continu produit par les panneaux en un courant alternatif utilisable sur le réseau, représentent en moyenne 10 % du coût d'une installation », rappelle Volker Wachenfeld, vice-président de SMA. De nouvelles applications apparaissent. En Allemagne, la dernière loi sur les énergies renouvelables incite les particuliers à l'autoconsommation. En partenariat avec SolarWorld, autre leader allemand de l'industrie photovoltaïque, SMA s'apprête à commercialiser une installation domestique qui stockera, en journée, l'excès d'énergie produite pour la restituer la nuit. Des accumulateurs domestiques intégrés au réseau d'interconnexion pourraient libérer leur énergie aux heures de pointe, délestant les réseaux des grands opérateurs. Le prototype de cette installation futuriste, baptisée Sonny Backup, est déjà opérationnel à Niestetal.

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