La concertation sur le photovoltaïque reste sous tension

Les propositions avancées par le gouvernement mercredi lors de la deuxième réunion de concertation ne font pas toutes l'unanimité.
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Contrairement à ce que d'aucuns présageaient, la réunion de concertation sur l'avenir du photovoltaïque qui a rassemblé mercredi acteurs de la filière photovoltaïque et pouvoirs publics, ne fut pas qu'une simple chambre d'enregistrement. « Le gouvernement est arrivé avec un panier plein », raconte un participant. Toutefois, industriels et ONG présents sont sortis de cette réunion souvent plus inquiets qu'avant d'y entrer. Le sentiment général, selon plusieurs participants est que « soit les dés sont pipés, soit les jeux sont déjà faits ». Le gouvernement en effet, a défendu des positions qui, pour la plupart, font l'unanimité contre elles. Au sujet des grandes centrales au sol, il défend le principe d'un système d'appels d'offre, arguant que cela permettra de contrôler le volume et la qualité des projets. Et donc, d'enrayer l'inflation qui fut précisemment à l'origine du décret du 2 décembre 2010 instaurant un moratoire de trois mois sur les projets photovoltaïques. Un concept que réfute l'ensemble des professionnels. « Les appels d'offre tels qu'on les a connus jusqu'ici en France, notamment dans l'éolien, ne sont pas la solution pour faire émerger une industrie », martèle le directeur général d'EDF Energies Nouvelles, David Corchia.

Quota annuel

Le gouvernement préconise également un quota annuel de puissance installée. Si le principe ne soulève pas d'opposition farouche chez les intéressés, le plafond de 500 MW annuels (dont 150 MW pour les particuliers, 150 MW pour les grandes toitures et 200 MW pour les centrales au sol), avancé par le directeur de l'énergie Pierre-Marie Abadie, leur fait dresser les cheveux sur la tête. Avant de claquer, par dépit, la porte de la réunion, le PDG du fabricant de modules Fonroche et président de l'Association de l'Industrie Photovoltaïque Française, Yann Maus, a fait remarquer que la capacité française actuelle de production atteignait 800 MW. Un plafond de 500 MW, c'est « diviser le marché par quatre », proteste-t-il. « On voudrait tuer une filière qu'on ne s'y prendrait pas autrement », déplore le directeur général de Photosol (une PME oeuvrant dans le domaine des grands parcs solaires), David Guinard.

La seconde partie de cette réunion, consacrée au marché des particuliers (des installations inférieures à 3 Kwh), fut plus sereine. Pouvoirs publics et professionnels ont admis de concert un déplafonnement des 3KWh, Bercy préconisant une augmentation du plafond jusqu'à 16 kWh. Une modulation des tarifs de rachat selon la région a été aussi discutée. Pour autant, après deux réunions dites « de concertation », on est loin d'un consensus. D'autant que Pierre-Marie Abadie a déclaré lors d'un débat organisé le 11 janvier par les publications spécialisées BIP et Enerpresse, que « le photovoltaïque est surtout avantageux dans des pays où l'énergie est chère et le réseau peu développé, donc pas en France prioritairement ». D'où les inquiètudes des professionnels...

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Commentaires 2
à écrit le 16/01/2011 à 20:30
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C'est vrai, l'industrie nucléaire a bien gagné le jeux, en faisant passer les acteurs pour des spéculateurs, et en limitant le développement à 1/4 de réacteur par an,( en Allemagne on construit l'equivalent de 4 réacteurs par an). Un petit rectifica...

à écrit le 16/01/2011 à 17:19
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Tarifs de Rachat ? ... Mais ERDF ACHETE de l'énergie produite... Ensuite, elle la revend...

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