Des opportunités pour les entreprises françaises

Pizzorno Environnement gère à Oum Azza l'une des rares centrales contrôlées du royaume.

Ils sont une vingtaine d'hommes et de femmes qui récupèrent à la main bouteilles en plastique et autres canettes faisant leur apparition sur la chaîne de tri. La décharge d'Oum Azza, à 20 kilomètres de Rabat, est gérée par la Segedema, filiale de Pizzorno Environnement. Ce groupe français de Draguignan a réalisé en 2009 un chiffre d'affaires de 168,5 millions d'euros, dont 10 millions au Maroc où il est implanté depuis 1996. Oum Azza, l'une des cinq décharges « contrôlées » (sur un total d'une centaine) que compte le royaume, fonctionne depuis décembre 2007. Remplaçant trois décharges sauvages, elle traite 600.000 tonnes de déchets par an venant des villes de Rabat, Salé et Témara. L'investissement initial de 114 millions de dirhams (10 millions d'euros) atteindra 342 millions sur l'ensemble du contrat conclu pour vingt ans. Gérald Valay, qui dirige le site, espère développer une collaboration pour l'irrigation et l'utilisation du compost avec des riverains pour l'heure plutôt méfiants face aux risques supposés de pollution des nappes phréatiques et aux mauvaises odeurs.

Tri manuel

L'originalité d'Oum Azza vient de cette chaîne de tri manuel, mais aussi de la réinsertion, avec l'appui de l'ONG Care, de quelque 150 chiffonniers qui travaillaient auparavant sur une des décharges sauvages fermées. Réunis en coopérative, ils dégagent de la vente des matériaux triés l'équivalent d'un salaire minimum garanti. Grâce à cette initiative, Pizzorno a récemment été distingué par les trophées du développement durable du quotidien marocain « Aujourd'hui ».

« Une partie de la chaîne de tri est fabriquée en France, l'autre au Maroc, précise Gérald Valay. ça reste compliqué pour la maintenance et les pièces détachées. » Compliqué aussi de se faire payer dans les délais prévus par les 13 communes clientes de la décharge... Un problème qui incite d'autres acteurs, nettement plus gros et solidement implantés dans le pays, à attendre avant d'investir. Le secteur de l'assainissement est pourtant promis à un fort développement, puisque le Maroc veut se doter à court terme d'au moins cinquante décharges contrôlées. « Nous souhaitons nous positionner sur le traitement des déchets », affirme d'ailleurs Olivier Dietsch, Pdg de Veolia au Maroc. Le groupe y emploie aujourd'hui 10.000 personnes pour un chiffre d'affaires de 500 millions d'euros dans la distribution d'eau et d'électricité, la collecte d'ordures, l'électrification urbaine, le nettoyage, l'assainissement (notamment la dépollution de la baie de Tanger) et les transports.

Pour écouter le reportage sur la déchetterie d'Oum Azza, cliquez sur le player ci-dessous.

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