En Vendée, un Partenariat Public-Privé dans le solaire

C'est une première dans le photovoltaïque : Ineo, filiale de GDF Suez, vient de signer un Partenariat Public-Privé (PPP) avec la Régie d'électricité de Vendée (REVe), créée au sein du Syndicat départemental d'énergie et d'équipement de la Vendée (SyDEV), pour la construction de quatre centrales solaires au sol d'une puissance cumulée de 14,7 MWc. Un dispositif original puisque la plupart des centrales au sol sont installées par des producteurs d'électricité qui en sont propriétaires sur des terrains mis à disposition par des collectivités.
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En Vendée, Ineo va investir pour construire les centrales et en assurera l'exploitation technique pendant vingt ans, mais c'est la REVe qui en sera propriétaire, les exploitera et versera une redevance annuelle à Ineo. Pour cette opération, Ineo s'est associé au fonds Infravia, spécialisé dans les infrastructures et les énergies renouvelables, de la société de gestion OFI Infravia. Les deux partenaires investiront au total 44 millions d'euros. « Infravia apporte la majorité des fonds propres, qui représentent environ 20% du montage », précise Thomas Muller, responsable du développement du photovoltaïque sur les segments professionnels et les grands projets chez Ineo et pilote de ce PPP. Le complément est financé par Oseo et le groupe Caisse d'Epargne.
Le contrat représente un montant global de 85 millions d'euros (en incluant le remboursement des intérêts d'emprunt, les coûts de maintenance...).

Un dispositif intéressant mais complexe
Chaque partenaire trouve son compte dans ce PPP : « il permet à la régie d'être propriétaire sans investir, puisque c'est nous qui apportons les financements. Elle est donc bénéficiaire dès le début de l'exploitation grâce à la revente de l'électricité à EDF en fonction du tarif d'achat, poursuit Thomas Muller. Et pour Ineo, qui n'a pas vocation à devenir un producteur d'électricité, cela nous donne une visibilité à long terme, de vingt ans ».
Les PPP nécessitent cependant un montage complexe et coûteux. « La formule est réservée aux opérations d'envergure, avec un budget d'au moins 7 ou 10 millions d'euros, sinon on ne peut pas l'amortir », estime Thomas Muller.
Les centrales seront construites sur quatre sites 4 centres d'enfouissement technique de déchets. La production, prévue à 16 GWh par an, doit démarrer dès octobre 2012.

Un marché nouveau pour Ineo
Pour Ineo, société spécialisée dans le génie électrique, les systèmes d'information et de communication et les services associés, le solaire est un jeune marché qui doit prendre le relais d'autres activités en perte de vitesse. Positionnée comme intégrateur et installateur, elle a démarré cette activité en 2007 et possède aujourd'hui un portefeuille sécurisé de 50 MWc en cours d'installation. Les centrales au sol et les grandes toitures représentent 46 MWc de puissance installée, répartis pour moitié sur chacun des segments. Sur le segment des particuliers, l'entreprise annonce 2 000 installations, soit près de 5 MWc.
Les installations pour les particuliers sont surtout concentrées en Ile de France, dans le nord et l'est de l'Hexagone, alors que les centrales de plus grande puissance sont surtout localisées en PACA, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon et sur la façade ouest.
Sur l'ensemble du territoire, une cinquantaine d'agences d'Ineo sur un total de 300 ont une activité dans le domaine et le solaire représente 10% du chiffre d'affaires de l'entreprise. « C'est un marché en forte croissance mais encore un peu fragile compte-tenu du manque de visibilité réglementaire », souligne Thomas Muller.

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