La Commission européenne vient d'autoriser un soutien de 11 millions d'euros, octroyé dans le cadre du Fonds chaleur 2009 (biomasse/BCIA 2009) et destiné à supporter une partie de l'investissement pour une chaufferie biomasse bois d'une puissance de 43 MW à Beinheim.
Un aide qui s'ajoute aux 25 millions d'euros, également dans le cadre du Fonds chaleur 2009 (géothermie), pour un projet de géothermie profonde de 24 MW, à une quinzaine de kilomètres de Beinheim, à Haten-Rittershoffen, mené aussi par Roquette.

Une chaufferie fournie par NextEnergies
Fin 2009, l'Ademe avait octroyé 58 millions d'euros d'aides au total pour 28 projets biomasses, dont la chaufferie de Roquette, le plus important en puissance (environ 29.880 tonnes équivalent pétrole par an). L'industriel glanant ainsi près de 20% du BCIA (Biomasse, chaleur, industrie et agriculture) 2009. "Le projet de biomasse de Beinheim contribuera à atteindre les objectifs que l'UE s'est fixés en matière environnementale pour 2020 sans fausser indûment la concurrence", a déclaré la Commission européenne, en donnant son feu vert.
Basé à Lestrem (Pas-de-Calais), Roquette est l'un des leaders mondiaux dans la valorisation de matières agricoles riches en amidon (maïs, blé, pommes de terre, pois). Sur son site industriel de Beinheim, Roquette exploite une amidonnerie de maïs et de blé, une glucoserie et une éthanolerie.
Cette chaufferie sera mise en service fin 2011. Contacté par GreenUnivers, le groupe ne souhaite pas communiquer l'investissement total de ce projet biomasse. Selon nos estimations, il pourrait être compris entre 25 et 30 millions d'euros. Cette chaudière à vapeur est fournie par NextEnergies, une société basée en Bretagne et filiale du groupe marnais Frey Nouvelles Energies. Le site sera alimenté par des plaquettes forestières et des produits connexes de l'industrie du bois.

Chaufferie biomasse + géothermie profonde
Concernant le projet de géothermie profonde de 24 MW, soutenu aussi par l'Ademe, le site entrera en service en 2012. Roquette mène ce projet avec un consortium incluant Electricité de Strasbourg et la Caisse des Dépôts. En plus des 25 millions du Fonds chaleur, le projet a reçu 2 millions d'euros de la région Alsace.
Outre ses efforts pour consommer une énergie renouvelable à Beinheim, Roquette présente aussi un projet de récupération du CO2 émis par la fermentation alcoolique de son procédé de production d'éthanol. L'idée est de le purifier, le condenser, puis le valoriser à l'extérieur du site en tant que gaz carbonique, essentiellement pour l'agroalimentaire. Ce projet est monté en partenariat avec un industriel européen.
A côté de ses activités historiques, le groupe est partenaire de la société clermontoise Metabolic Explorer dans le domaine de la chimie verte. Roquette s'est aussi associé récemment avec l'américain Solazyme, spécialiste des micro-algues.