GCL Poly

Le premier fabricant chinois de polysilicium et de wafers pour cellules solaires entre sur le marché américain, mais il fait profil bas chez lui : contrairement à ce qui était prévu, il ne créera pas une co-entreprise avec des fonds publics chinois. Une manière peut-être de ne pas provoquer une levée de boucliers aux Etats-Unis.
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GCL Poly va, en effet, devenir installateur solaire aux Etats-Unis, et d?emblée de jeu, il frappe fort : il s?est emparé de la moitié des projets photovoltaïques du californien SolarReserve, soit plus de 1 GW, pour un prix non dévoilé.
Arrivant sur un marché dominé par des groupes américains ou européens, c?est la plus grande initiative de ce type d?un groupe chinois en Californie, un peu similaire à la naissance des centrales éoliennes chinoises au Texas. La preuve éclatante que les groupes chinois, de simples fabricants, deviennent commanditaires. Et prudent, GCL a préféré s'allier à un leader local, exactement comme le font les Occidentaux en Chine.
GCL Poly s?assure ainsi un nouveau débouché pour écouler ses wafers solaires, tout en bénéficiant des facilités de crédits du secteur aux Etats-Unis pour les grandes centrales au sol.
Et le groupe chinois vient aussi de recevoir de la très vénérable banque américaine Wells Fargo des crédits de 100 millions de dollars pour financer de futurs projets solaires dans l?ouest américain d?ici fin 2011. Une consécration, puisque Wells Fargo est l?un des grands bailleurs de fonds du secteur, avec près de 200 projets solaires financés.
GCL Poly a créé sa filiale GCL Solar l?an dernier dans le but affiché de devenir un grand du secteur solaire aux Etats-Unis. En septembre 2009, il a établi son premier centre de R&D aux USA et l?entreprise chinoise y compte actuellement deux projets en construction, totalisant 11 MW.
Mais cette percée sur le marché américain s?accompagne d?un revirement en Chine : le groupe devait créer une co-entreprise avec le CIC, le fonds souverain de l?Empire du Milieu doté de près de 300 milliards de dollars. L?année dernière, les deux partenaires avaient convenu d?investir 500 millions de dollars dans une coentreprise afin de financer des projets d?installations solaires. Finalement, le CIC qui détient un peu plus 20% de CGL Poly, préfère s?en tenir à son statut de deuxième investisseur de référence et renonce à aller plus loin.
Faut-il voir dans ce changement de cap la peur d?un rejet américain si la puissance publique chinoise était trop impliquée dans GCL Poly ? L?entreprise affirme qu?il n?y a là aucun lien. Pourtant, depuis plusieurs mois, les tensions sont vives entre les deux pays sur la question des subventions allouées aux cleantech. Les Chinois pourraient avoir décidé de faire « profil bas »?

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