Les éco-quartiers, nouveau défi pour l'industrie immobilière

Alstom et Bouygues ont fondé une société commune pour développer et fournir des services de gestion et de pilotage de l'énergie destinés aux éco-quartiers.
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Les éco-quartiers constituent pour l'industrie immobilière un enjeu majeur et lui ouvrent de nouveaux potentiels. Il y un an et demi, 160 collectivités françaises avaient répondu à l'appel à projet du ministère de l'Écologie. Parmi elles, une quarantaine avait mené des études fouillées prenant en compte toutes les composantes du développement durable. À leur tour, les professionnels se mobilisent. Alstom et Bouygues - à travers ses filiales Bouygues Immobilier (promotion) et ETDE (ingénierie électrique) - ont annoncé mardi leur décision de s'associer au sein d'une société commune, Embix.

Cette dernière développera et fournira des services de gestion et de pilotage de l'énergie destinés aux éco-quartiers. « Nous sommes confrontés à une demande nouvelle consistant à optimiser l'équilibre entre la production et la consommation d'énergie en ville », témoigne le directeur de l'activité gestion de la production d'électricité chez Alstom Power, Laurent Demortier. Cela peut concerner des bâtiments proches les uns des autres mais aussi des « éco-quartiers virtuels » regroupant des bâtiments plus éloignés.

Bâtiments à énergie positive

Les services d'Embix vont de l'audit de l'éco-quartier au regard des nouvelles contraintes environnementales et réglementaires à l'optimisation de la performance énergétique grâce aux systèmes d'information via les réseaux électriques intelligents ou « Smart grid ». C'est la compétence d'Alstom Grid, branche spécialisée dans le pilotage de la demande énergétique et de sécurité des micro-réseaux. « Nous sommes capables d'édifier des bâtiments à énergie positive (produisant plus d'énergie qu'ils n'en consomment, Ndlr), rappelle Éric Mazoyer, directeur général délégué de Bouygues Immobilier, impliqué dans plusieurs éco-quartiers comme Ginko à Bordeaux ou Fort d'Issy à Issy-les-Moulineaux. Nous avons décidé de reproduire cette performance à l'échelle d'un quartier comportant des bâtiments aux fonctions diverses : commerces, bureaux et logements ». Autant d'immeubles qui produisent de l'énergie à des moments différents. Le week-end, un immeuble de bureaux équipé d'une chaudière à cogénération et de panneaux solaires photovoltaïques peut alimenter les immeubles de logement situés aux alentours. À condition que l'énergie produite soit rendue disponible en temps réel, son transit et sa facturation assurés.

S'il reste délicat de chiffrer le potentiel du marché des éco-quartiers, Alstom et Bouygues s'organisent pour être en mesure d'apporter une réponse satisfaisante à ces nouveaux besoins des collectivités locales. D'autant plus que la Communauté européenne fait clairement des éco-quartiers l'une de ses priorités. À l'instar des deux groupes français, le développement de ce type d'offres devrait inciter la filière bâtiment, qui a tendance à travailler de manière compartimentée, à plus de cohérence.

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