L'organisation de la chaîne de valeur en pleine évolution

Au-delà d'une rationalisation de la logistique, l'étude de BearingPoint pointe une tendance à la relocalisation.
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Verdir sa chaîne de valeur constitue une opportunité intéressante pour les entreprises. « À l'inverse de la logistique pure qui désigne les opérations de point à point, la ?supply chain verte? vise l'optimisation globale des flux d'une entreprise », précisent Yvon Donval et Xavier Houot, associés de BearingPoint et auteurs de l'étude « Green Supply Chain », la quatrième réalisée par le cabinet sur le sujet.

D'après eux, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à concilier contraintes réglementaires, intérêt économique et opportunité de se donner une image « durable ». En tout cas, ils ont observé plusieurs évolutions des pratiques, depuis la généralisation de l'éco-conception jusqu'à la prise en compte de la fin de vie des produits, en passant par la rationalisation du maillon logistique. Toutes ces initiatives s'accompagnent assez rapidement d'économies de matière, de carburant (par substitution du rail ou de la mer à l'avion), d'énergie, d'emballages... La mutualisation croissante des moyens de collecte, transport ou stockage, souvent initiée par les grands distributeurs, se développe. Le verdissement du dernier kilomètre en centre ville, via le transport électrique, est également en plein essor.

Autre tendance de fond, la relocalisation. « Après une mode du "sourcing" dans les pays à bas coûts, on voit émerger des logiques par plaque continentale privilégiant la proximité avec les lieux d'achat (pour le B to B) et de consommation (pour le B to C), assure Yvon Donval. La bascule est délicate à opérer pour les produits existants, et plus encore lorsque le tissu de fournisseurs est à reconstituer, reconnaît-il. Mais c'est plus simple à mettre en oeuvre pour les nouveaux produits en cours de développement. »

repérer l'origine des produits

L'enjeu d'une meilleure maîtrise des risques explique aussi cette évolution. « Une "supply chain" globale rend parfois difficile la connaissance de l'origine exacte des produits, et plus encore de leurs impacts directs et indirects sur les écosystèmes », pointe Xavier Houot. Or les enjeux de traçabilité ou de réputation sont très élevés pour certains secteurs tels que l'alimentaire, les cosmétiques, les produits de santé.

Dernière tendance de fond, à l'issue de d'année de la biodiversité et alors que la Chine menace de ne plus exporter ses terres rares, la sécurisation de l'accès à certaines ressources naturelles est de plus en plus fréquemment citée. « C'est même souvent un driver plus fort et plus stratégique que le seul CO2 pour justifier des transformations diverses de la "supply chain" », conclut Xavier Houot.

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