Devant le coût croissant de l'énergie, du foncier, des voyages d'affaires, conjugué à une certaine mode pour le vert, nombre d'entreprises tentent de limiter leur consommation d'énergie et leurs dépenses. Une aubaine pour les fournisseurs de solutions d'impression. Tous les grands du secteur se prévalent de matériels et de modèles économiques. Si Xerox fait figure de précurseur, en substituant le service (ici, la location) au produit, en France, le japonais Konica Minolta, qui a créé dès 1972 un département de protection de l'environnement, assied son image responsable en fédérant des événements autour du bureau « écoresponsable ».

Tous les prestataires fournissent des solutions d'impression, de copie, de fax et de numérisation et tentent d'en limiter les impacts. Chez Konica, un four à induction et un toner de fusion limitent les consommations d'énergie des appareils, qui peuvent en outre se démanteler facilement et se recycler. Au-delà, Konica propose une meilleure gestion des flux de documents, qui passe par une information en temps réel sur les coûts de chaque option d'impression et des conseils de gestion des documents, notamment sous leur forme électronique.

Collecte des déchets

Côté papier, si Arjowiggins réalise à peine 10 % de son chiffre d'affaires avec les rames pour les imprimantes de bureau, son activité stratégique (le papier recyclé, en croissance annuelle de 20 à 30 %) est très dépendante de la qualité des papiers collectés. Outre des efforts sur la qualité (aussi blanc que le papier vierge) et le prix (surcoût de 2 % sur le produit fini), le papetier propose à ses clients des solutions intégrant vente et collecte des papiers usagés et fourniture de papier recyclé. « Une solution qui valorise le gisement diffus de déchets papier auxquels ne s'intéressent pas les gros acteurs des déchets, et favorise les circuits logistiques courts », se félicite le directeur marketing Jean-Charles Monange. Les clients, comme Microsoft, apprécient le service qui permet une mutualisation des besoins entre les entreprises d'un même secteur géographique.

Même logique chez Steelcase, le fabricant de mobilier de bureau spécialiste des meubles qui se transportent par morceaux (moins d'emballage et d'espace perdu), se démontent et sont modulables. Il peut ne changer que les accoudoirs ou le tissu d'un fauteuil. Surtout, Steelcase a développé une offre de reprise de mobilier qu'il élargit aux équipements électroniques et même aux câbles et aux moquettes dans le cas de réfection complète des bureaux.

Dans un autre registre, Cisco propose des solutions favorisant le télétravail, de chez soi ou dans des « bureaux-relais » proposant services d'accueil, d?impression, et de téléprésence, une des offres phares de l'américain. « On ne va plus au travail mais c'est l'information qui vient à vous », détaille Olivier Seznec, directeur de la stratégie technologique. Il rappelle qu'en « moyenne 50 % des bureaux restent inoccupés chaque jour », justifiant ainsi la mutualisation de nombreux moyens de communications dans des salles dédiées. Les solutions limitant les déplacements professionnels ont connu un vif succès à la faveur de la crise et semblent avoir convaincu durablement les entreprises.

Mais Cisco ne compte pas en rester là et a développé une solution de management de l'énergie consommée dans l'entreprise. Energywise doit à terme permettre de déconnecter ou mettre en veille des équipements à distance, et de s'interfacer avec la gestion technique des bâtiments. À l'avenir, « on ne parlera plus de l'équipement des bureaux mais de tout le bâtiment », prévoit le directeur marketing et du développement durable de Konica Minolta, Daniel Mathieu.