À l'heure où les économies d'énergie deviennent une contrainte majeure dans l'habitat, l'étude publiée jeudi 10 mars par l'association « Énergies et avenir » éclaire d'une lumière intéres- sante la mise en oeuvre de ce mot d'ordre.

S'agissant de la modernisation énergétique de l'habitat collectif (à chauffage collectif) puisque c'est sur cette classe de logements que porte l'étude, « Énergies et avenir » émet une conclusion toute simple : les décideurs doivent d'abord s'intéresser au système de chaufferie. « La rénovation de la seule chaufferie (y compris la production d'eau chaude sanitaire) peut entraîner jusqu'à 50 % de réduction de la consommation énergétique d'un immeuble collectif », affirment de concert Joël Pedessac et Patrice Hennig, porte-parole de l'association et de l'étude.

Pour parvenir à ces conclusions, les auteurs ont défini quatre immeubles types « représentatifs de 80 % du parc d'immeubles étudiés », soit un ensemble d'environ 5 millions de logements sur les 11 millions que compte le parc hexagonal et dont la consommation énergétique moyenne s'établit actuellement à 230 kilowattheure par mètre carré et par an (kwh/m2/an).

Dans la plupart des cas, le label haute performance énergétique (HPE), soit une consommation ne dépassant pas 150 kwh/m2/an, est atteint par la seule modernisation de la chaufferie. Comparés à l'isolation des murs extérieurs ou la pose de fenêtres double-vitrage, ces travaux a minima sont peu onéreux, moins de 6.000 euros par logement selon l'étude, quand le chantier fenêtres, selon les travaux de l'Ademe, peut aller jusqu'à 20.OOO euros par logement.

Si toutefois la décision est prise d'atteindre la qualité bâtiment basse consommation (BBC), c'est à dire une consommation n'excédant pas 80 kwh/m2/an, le coût en est plus que doublé. « Énergies et avenir » l'estime à environ 19.000 euros par logement. Et pour cause. « Quel que soit le type de bâtiment, » l'objectif BBC nécessite de réaliser un bouquet de travaux necessairement plus onéreux. L'étude indique cependant que la meilleure solution, celle qui présente le meilleur rapport investissement/ performance, réside dans un ensemble de travaux cumulant rénovation de la chaufferie et isolation des toitures. Mais la Rolls de l'économie d'énergie, c'est la combinaison d'une chaudière à condensation, d'un chauffe-eau solaire et de travaux d'isolation. Résultat garanti, entre 64 % et 77 % d'économies d'énergie.