L'économie verte en manque d'indicateurs standardisés

Investisseurs et entreprises doivent parler le même langage.
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Quoi de neuf en matière d'économie verte ? Quelques semaines après la publication de son rapport (« La Tribune » du 22 février) visant à démontrer qu'investir dans les secteurs verts était non seulement profitable à la planète, mais aussi créateur de valeur et d'emplois, le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) a réuni à Paris le monde de l'entreprise, maillon incontournable dans l'avènement de cette économie verte.

« La vocation d'une l'entreprise est de créer de la valeur, pas de protéger l'environnement », convient volontiers Patrick Widloecher, conseiller pour le développement responsable auprès du président du groupe La Poste. « Mais c'est plus compliqué de créer de la valeur sur une planète dégradée. » Et de vanter l'économie verte comme levier de performance économique, financière et sociale, facteur de baisse des coûts, d'innovation et d'anticipation des risques. Et même comme avantage concurrentiel, sur lequel pourtant les entreprises se disent prêtes à mutualiser leurs retours d'expériences. Ainsi, Dow Chemicals va rendre publiques ses recherches menées avec l'ONG Nature Conservancy sur la mesure des services rendus par les écosystèmes.

Indicateurs chiffrés utiles

Le besoin de modes de calcul et d'indicateurs communs est l'une des attentes les plus fortes exprimées par les entreprises lors de ce forum. Cela concerne aussi bien les émissions de CO2, l'empreinte en matière d'usage de l'eau ou de biodiversité ou encore les analyses de cycles de vie, qui mesurent l'impact environnemental d'un produit ou service depuis l'extraction des matériaux jusqu'à son recyclage ou son élimination en passant par son utilisation. Cette standardisation des modes de calcul est indispensable à l'intégration des externalités, un terme barbare désignant la prise en compte des dommages causés à l'environnement, aujourd'hui absents des comptes d'une entreprise ou d'un pays. La demande émane d'abord du secteur financier, désireux de détenir un rapport de responsabilité sociale et environnementale aussi lisible que le rapport financier. « Mais les indicateurs chiffrés sont fort utiles également pour convaincre un directeur financier de tel ou tel investissement », témoigne Patrick Widloecher.

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