Mersen profite de la mutation de l'ex-Carbone Lorraine

Massivement recentré sur les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique, le groupe surfe sur l'explosion du solaire.
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En 2005, les équipementiers automobiles représentaient 25 % du chiffre d'affaires du groupe français Carbone Lorraine. L'entreprise, rebaptisée Mersen depuis un an, a publié ce mercredi des résultats trimestriels qui reflètent son virage vers les marchés de l'économie verte. Son chiffre d'affaires, en hausse de 14 % par rapport au premier trimestre 2010 (à périmètre et taux de change constants), est en effet largement tiré par des ventes record dans le solaire. Qu'il s'agisse d'équipements en graphite et feutres d'isolation pour les fours dont sort le silicium dit « de qualité solaire » présent dans 80 % des panneaux photovoltaïques, de fusibles de protection pour panneaux ou de composants pour onduleurs (qui transforment le courant direct en courant alternatif), les ventes surfent sur l'explosion du marché mondial. En 2010, les capacités installées ont en effet atteint 17 gigawatts, à comparer avec un peu plus de 7 GW en 2009 ! Et les prévisions pour 2011 flirtent avec les 20 GW.

Certes, une telle croissance n'implique pas un équipement proportionnel en fours solaires. « Mais le marché de la rechange prend le relais de la première monte », observe le directeur, Luc Thémelin. Résultat, le marché du solaire a dégagé 30 millions d'euros au premier trimestre (sur 202 millions au total), deux fois plus qu'au premier trimestre 2010.

Politique d'acquisitions

Sur l'ensemble de l'année, Mersen table sur un objectif de 100 à 120 millions d'euros liés au solaire sur un total de 750 millions. Une belle performance si l'on songe que ce marché était totalement absent des radars de Carbone Lorraine. Mais l'entreprise y met les moyens, notamment en multipliant les acquisitions sur les marchés les plus porteurs. Deux entreprises chinoises ont par exemple été rachetées en 2010. Avec 50 % de ses capacités mondiales de production de graphite en Chine, le français est en mesure de fournir des géants locaux tels que Trinasolar, Longi ou encore Yingli.

En dehors du solaire, symbole le plus éclatant de ce changement de cap, d'autres marchés se développent sur fond d'efficacité énergétique et d'énergies renouvelables. Ils permettent à Mersen d'afficher, en 2010, 40 % de ses revenus liés au développement durable. Aujourd'hui, il s'agit principalement de la mise à niveau des réseaux électriques, de l'électronique de puissance pour l'éolien (un marché actuellement atone mais où la rechange se développe) ou encore des diodes LED à faible consommation. Demain, les diodes de puissance remplaceront les transistors dans les moteurs de véhicules électriques, et ce marché sur lequel Mersen mise beaucoup, lui permettra de diluer le poids du solaire dans son chiffre d'affaires. Car le groupe n'entend pas s'endormir sur ses lauriers tout neufs et prévoit une enveloppe de 45 millions d'investissements pour 2011. Tout en veillant à s'implanter sur les marchés les plus porteurs, notamment la Chine où il possède huit usines, il consacre 50 % de la R&D à ces segments « verts », souvent en coopération avec ses clients, eux-mêmes leaders sur leurs marchés.

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Commentaire 1
à écrit le 26/04/2011 à 22:54
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Très beau groupe qui a longtemps souffert d'une compréhension difficile de ses activités trop techniques et diversifiées.

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