Le bâtiment recèle les plus grosses niches d'économies d'énergie

Sans un effort particulier sur le secteur le plus consommateur d'énergie, l'Europe n'atteindra jamais ses objectifs de réduction de ses émissions de CO2.
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Les experts le martèlent en choeur depuis de longues années. C'est dans le secteur du bâtiment que se nichent les plus importantes réserves d'économies d'énergie. Et l'on aura beau multiplier les sources d'énergies renouvelables, solaire, éolien, géothermique, biomasse... sans la mise en oeuvre d'un vaste chantier d'isolation et de modernisation du bâti, atteindre le facteur 4, c'est-à-dire la réduction par quatre d'ici à 2050 des émissions de CO2 européennes, relève de la gageure.

Ces réflexions furent au centre de la conférence organisée jeudi par le cabinet d'audit et de conseil Deloitte en association avec le Bureau Veritas. Afin de parvenir à abaisser la consommation énergétique de ses bâtiments, qui constituent le secteur le plus énergivore en Europe (40 % de l'énergie consommée), la Commission europénne à procédé à de nombreuses réglementations depuis 1975.

polémique sur le dpe

Aujourd'hui, de nouveaux critères de certification sont en cours d'achèvement à Bruxelles, qui composeront bientôt les nouvelles normes européennes réunies sous l'appellation de RT 2012 (pour réglementation technique 2012). « Les Européens peuvent être fiers de ce qu'ils font. L'Europe est la plus avancée au monde sur les questions énergétiques du bâtiment », s'est félicitée Yamina Saheb de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Conformément à la directive EPBD (Energy Performance of Buildings Directive) qui impose le cadre au sein duquel les pays membres doivent agir, chaque État peut adapter « ses règles en fonction de son climat et de ses données économiques et sociales », a précisé Marina Economidou de l'Institut de performance énergétique européen. La jeune spécialiste a ainsi démontré que si les vingt-sept États membres avaient tous mis en place le diagnostic de performance énergétique (DPE), ce document qui affiche le bilan des consommations énergétiques d'un bâtiment ou d'un logement et a récemment été imposé par la réglementation européenne, de grandes différences de méthodes de calcul et, par conséquent, d'informations apparaissent selon le pays où il est réalisé. Même à l'intérieur des frontières françaises, une polémique s'est rapidement fait jour quant à la fiabilité des DPE, instruite notamment par les associations de consommateurs. À tel point que le gouvernement a lancé en octobre 2010 un plan de fiabilisation du DPE, dont les premières mesures devraient être rendues publiques prochainement.

Par ailleurs, si c'est bien « grâce à la réglementation que des changements ont été impulsés », a reconnu Brice Chasles de Deloitte, il n'en reste pas moins que souvent, en matière d'économie d'énergie dans le bâti, un fossé peut apparaître entre la théorie et la réalité. Ainsi, une récente étude réalisée par le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) a démontré que la promesse affichée BBC (bâtiment basse consommation) d'un bâtiment tertiaire en région parisienne, s'est révélée à l'usage bien plus énergivore qu'annoncé.

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