Le combat des villes contre le CO2 profite aux industriels

De plus en plus actives face au changement climatique, les villes font appel aux entreprises pour les aider à mieux gérer leurs ressources et limiter leurs émissions de CO2.
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Les entreprises prennent le problème du changement climatique à bras le corps. Réunies la semaine dernière à Sao Paulo pour leur conférence annuelle, les mégapoles en pointe sur le sujet, regroupées au sein du C40, (voir encadré) ont réaffirmé leur volontarisme sur le sujet.

Selon une étude publiée à cette occasion, elles sont 90 % à reconnaître qu'elles pourraient subir des risques physiques associés au changement climatique. Sans aller jusqu'à des situations aussi extrêmes que les 880 millions de dollars (600 millions d'euros) de dommages et les 200.000 réfugiés créés par les inondations de Jakarta en 2009, aux pluies diluviennes de Rio en 2010 ou à l'ouragan Katrina de la Nouvelle-Orléans en 2005, 43 % affirment y être d'ores et déjà confrontées. Notamment sous forme de pluviométrie plus intense, de vagues de chaleur plus fréquentes, de hausse du niveau de la mer, cyclones et autres tornades.

D'ailleurs, elles se montrent aussi appliquées que les entreprises, pourtant concernées de plus longue date et sur un plan réglementaire, dans la mesure de leurs émissions de gaz à effet de serre et sont de plus en plus nombreuses à participer au Carbon Disclosure Project (CDP). Cette initiative compile depuis maintenant 10 ans les déclarations des entreprises en la matière. Il faut dire que les 42 plus grandes villes émettent 1,2 milliard de tonnes par an, soit l'équivalent des émissions d'un pays comme le Japon. D'ailleurs, comme les entreprises, elles sont confrontées à une problématique d'harmonisation des méthodes de mesure de leurs émissions. En effet, leurs « performances en matière d'environnement » contribuent à leur attractivité auprès des habitants et des investisseurs. Et un standard commun devrait par ailleurs favoriser une émulation entre villes, et permettre un accès plus facile à des fonds dédiés à l'adaptation au changement climatique. Un partenariat avec la Banque Mondiale, annoncé lors de ce sommet, doit les aider à mieux profiter des fonds issus de la finance carbone (voir « La Tribune » du 20 avril).

62 % des participantes au CDP ont élaboré des plans d'action et 57 % ont annoncé des objectifs de réduction de leurs émissions de CO2. Sous la direction du maire de New York Michael Bloomberg, le C40 a publié un rapport présentant pas moins de 4.700 actions mises en oeuvre à New-York, Moscou, Toronto, Hong-Kong ou Amsterdam. Et la plupart de ces actions, bien que souvent pilotées directement par les autorités locales, constituent de juteux potentiels pour les entreprises. Qu'il s'agisse de l'efficacité énergétique du bâti, de l'implantation d'énergies renouvelables, de la gestion de l'eau ou des déchets, d'infrastructures dédiées aux modes de transports « doux » (pistes cyclables, parkings à proximité des gares pour favoriser l'intermodalité, etc.), c'est autant d'opportunités pour les groupes de services à l'environnement, de construction, de travaux publics. Sans compter les géants du traitement de données comme IBM (voir « La Tribune » du 23 mai), qui proposent une gestion centralisée et préventive de tous les flux urbains.

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