Le Mans complète sa filière éolienne

Pôle emploi a développé une formation de maintenance spécialisée sur ce sujet, suscitant une cascade d'initiatives chez les industriels.

L'absence d'éoliennes sur un territoire ne lui interdit pas de s'intéresser à cette forme d'énergie renouvelable. C'est en substance l'un des enseignements à retenir de la démarche menée par l'Adema, l'Agence de développement économique du Mans, et un groupement d'industriels emmenés par le groupe Chastagner. Cette entreprise d'industrie mécanique, employant 300 personnes, a réalisé un chiffre d'affaires de 33 millions d'euros en 2008, dont 13 % dans l'énergie. L'initiative prise par l'antenne Pôle emploi de la ville de développer une formation maintenance en éolienne a provoqué une dynamique fédérant tous ces acteurs et même au-delà. Car aujourd'hui, on ne parle plus seulement de formation, mais bien de filière éolienne.

« À la suite de la réflexion sur la formation, l'idée d'une filière maintenance est venue en constatant la position géographique idéale qu'occupe Le Mans par rapport à des régions fortement équipées en éolienne », raconte Dominique Riou, directeur industriel du groupe Chastagner. Un atout d'autant plus important que les grands constructeurs d'éoliennes se trouvent, pour la majorité d'entre eux, en Allemagne. Approchés en mars dernier, ces derniers se montrent effectivement intéressés par l'idée.

Un pôle r&d

La fin de l'année voit désormais le processus s'enclencher. Les futurs formateurs sont partis se former deux mois en Allemagne. La formation des techniciens débutera en janvier prochain avec une vingtaine de personnes pour une durée de six mois. À leur sortie, ces techniciens seront labellisés BZEE, un organisme de formation spécialisé dans les énergies renouvelables.

Du côté des industriels, Chastagner a rassemblé autour de lui, au sein d'un groupement momentané d'entreprises, six autres sociétés (Alta Industries, Camom, Fixator, KDE France, Rotor Kontrol et GEO) de façon à pouvoir proposer aux exploitants de parcs éoliens et aux constructeurs l'offre la plus large possible. « Nous avons pour l'heure la capacité de prendre la quasi-totalité des opérations de maintenance, estime Dominique Riou, une offre qui n'existe actuellement pas. » À charge pour ce groupement de mener des démarches commerciales, lesquelles ont déjà débuté. Par ailleurs, et ce n'est pas son moindre atout, cette filière s'appuie aussi sur un pôle recherche et développement dans les domaines de l'acoustique, des matériaux composites, de la mécanique et des systèmes embarqués.

S'il est intimement convaincu de la réussite de la filière, Dominique Riou se montre extrêmement prudent dans les objectifs chiffrés. « Les discussions commerciales sont en cours », avance-t-il. Toutefois, preuve de l'ambition du projet, il estime les besoins à 80 techniciens de maintenance par an.

 

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