La Californie, berceau des cleantechs

Les investisseurs y sont audacieux, les chercheurs pragmatiques et les citoyens attirés par l'innovation. Nettement plus qu'en France.

Impossible, dans quelques semaines, d'obtenir un sac en plastique à la caisse d'un supermarché de Los Angeles. Ce sera interdit, comme c'est déjà le cas depuis 2007 à San Francisco. Si toutes les grandes villes américaines font aujourd'hui assaut d'initiatives pour réduire la dépendance nationale au pétrole et protéger l'environnement, la Californie est l'un des États les plus à la pointe en matière de lutte contre le réchauffement climatique, objet du sommet de Copenhague. « Il y a quelques années, on pouvait clairement voir l'effet de la pollution, sous la forme d'un nuage ocre flottant au-dessus de Los Angeles », se souvient Anne Sengès, journaliste française installée sur place depuis longtemps et auteur d'un livre intitulé « Éco-tech, moteurs de la croissance verte en Californie et en France » (*). De quoi sensibiliser les habitants du Golden State? De nombreux efforts ont été consentis ces dernières années et, aujourd'hui, le ciel est nettement plus clair au-dessus de la ville. Comme les Californiens ne font rien à moitié, après les ruées vers l'or et la high-tech, ils développent aujourd'hui les technologies vertes à tout-va. Et ce, grâce à trois éléments clés, que l'on ne retrouve pas en France, ou en tout cas pas autant.

Les start-up séduisent

L'argent, d'abord, et la culture de la prise de risques. Après l'éclatement de la bulle high-tech, certains s'inquiétaient : les fonds qui irriguaient la Silicon Valley n'allaient-ils pas se tarir ? Au contraire. Actuellement, l'argent va essentiellement aux start-up de la technologie verte. Un avantage pour une industrie dont la recherche est gourmande en capitaux. « Quand une petite entreprise française récolte 1 million d'euros, une start-up californienne reçoit 15 millions de dollars », précise Anne Sengès. Pas étonnant que certains Français du secteur aient traversé l'Atlantique?

Autre atout de la Californie et de l'Amérique en général : les partenariats de recherche entre universités et sociétés privées. Même si tout ne s'est pas mis en place sans heurt. « Lorsque en 2007 BP a versé 500 millions de dollars à l'université de Berkeley pour financer l'institut de biosciences de l'énergie, certains se sont émus », rappelle Anne Sengès. Mais les chercheurs ont vite compris leur intérêt, tandis que les universitaires français ne sont toujours pas sûrs de vouloir un mécène?

Culture de l'innovation

Dernier facteur déterminant : la culture de l'innovation ? et de l'imitation de son voisin ?, très prégnante en Californie. Autant d'éléments qui ont permis à un Google, et peut-être bientôt à des « green Google », d'émerger. La Californie ne veut pas s'arrêter en si bon chemin. Alors que les énergies renouvelables représentent à peine plus de 13 % de l'électricité produite dans l'État, le gouverneur, Arnold Schwarzenegger, a édicté une nouvelle règle : 33 % de l'électricité devra être d'origine renouvelable en 2020.

 

(*) Éco-tech, moteurs de la croissance verte en Californie et en France, Anne Sengès, Éditions Autrement, 20 euros.

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