Des normes strictes, une chance pour les entreprises

La présidente de General Electric France, Clara Gaymard, plaide pour des objectifs contraignants et le choix des technologies pour les atteindre.

Green is green. Ce leitmotiv, très tendance depuis quelques mois, Jeffrey Immelt, le charismatique patron du géant américain General Electric (GE) a été l'un des tout premiers à le proclamer. C'était en 2005, et il avait senti, avant tout le monde, les opportunités que recélait l'environnement. D'où le lancement du programme Ecomagination fondé sur la labellisation de produits « verts » améliorant sensiblement le respect de l'environnement et apportant une innovation technologique. En 2008, les 80 produits Ecomagination pesaient 17 milliards de dollars sur un total de 183 milliards, en progression de 21 % malgré le contexte économique morose. Aujourd'hui, toute l'industrie se précipite pour récolter les fruits du « green business ». Mais il en faudrait plus pour inquiéter GE.

« Nous avons une longueur d'avance en matière de performance énergétique et environnementale », assure ainsi la vice-présidente en charge des relations avec les gouvernements et présidente de GE France, Clara Gaymard. Elle rappelle à ce titre le contenu hautement technologique des produits fabriqués par GE : moteurs d'avions, turbines pour la production d'énergie, gros appareils de radiographie médicale, locomotives?

Partenariats

« Plus que de nouveaux concurrents, l'accroissement des contraintes environnementales fait émerger de nouveaux modèles économiques, notamment les partenariats public-privé (PPP), dans lesquels les innovations dans l'organisation et la distribution viennent compléter les technologies issues du privé, pour promouvoir un usage responsable », explique-t-elle. Et de souligner le nouveau rôle joué par les pouvoirs publics et les collectivités locales dans les technologies de demain (énergies renouvelables, réseau intelligent, etc.), vis-à-vis desquels GE a fait évoluer sa politique. Pour le groupe, les villes, notamment, représentent des laboratoires grandeur nature. « Nous en avons sélectionné onze dans le monde en dehors des États-Unis, dont Lyon, dans lesquelles nous concentrons nos efforts », précise Clara Gaymard.

Concernant les contraintes environnementales, en particulier une restriction supplémentaire des plafonds d'émissions de CO2, Clara Gaymard se démarque nettement du Medef, qui juge intenable le passage d'une réduction des émissions d'ici à 2020 de 20 % (déjà actée) à 30 %, envisagée par l'Union européenne dans l'hypothèse d'un accord global à Copenhague. « Certains prétendent que des normes contraignantes nuisent à la compétitivité alors que c'est tout le contraire ! Il suffit de voir dans quel état se trouve l'automobile américaine, qui, avec le lobby pétrolier, s'est opposée à de telles contraintes pendant quarante ans?

Plus de débouchés

La vraie, et même la seule porte de sortie des entreprises européennes, c'est par le haut », martèle Clara Gaymard. Tout en reconnaissant que si ces contraintes sont susceptibles de peser sur certains sites du groupe, dans leur grande majorité, elles représentent surtout plus de débouchés pour ses produits. En revanche, elle se montre nettement plus pointilleuse au sujet des normes. « Elles doivent être contraignantes dans leurs objectifs mais pas dans les technologies employées. La tentation est grande de faire du protectionnisme économique et d'instaurer de fausses barrières douanières en s'abritant derrière les normes. Nous serons très vigilants sur ce point. »

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