Didier Laurens : " la baisse des tarifs va permettre au marché de s'apurer "

Didier Laurens est analyste à la Société Générale.

Est-ce que la baisse des tarifs de rachat est justifiée ?

Fondamentalement, il était nécessaire que les tarifs baissent. Ne serait-ce qu'à partir du moment où, sur l'ensemble de la chaîne, le prix des équipements a baissé. Il faut en effet souligner qu'entre le début de l'année 2009 et aujourd'hui, le prix des équipements a baissé de 50 %. De fait, il était nécessaire que cette baisse se répercute à un moment donné sur le prix final de production. Et vu la structure même des tarifs de rachat pratiqués jusqu'ici, il n'est pas sûr que la baisse du prix des modules profitait au client final.

Au-delà de la baisse des prix, en quoi cette baisse se révèle aujourd'hui nécessaire ?

Elle va permettre au marché de s'apurer d'un certain nombre d'acteurs de mauvais aloi. Car les tarifs de rachat ont créé, en définitive, l'équivalent de niches fiscales. Certains acteurs ont investi par pur opportunisme, ce qui est à l'origine du mouvement spéculatif. On ne me fera pas croire qu'à 4.500 mégawatts, soit deux fois la puissance installée en Allemagne en 2009, la demande reposait sur des projets industriels. Elle était devenue spéculative. À cet égard, il ne serait pas surprenant de voir d'ici à quelque temps un retour d'expérience négatif avec la faillite de certains acteurs. Ceux que les vrais spécialistes du solaire ne devraient pas regretter de voir disparaître.

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