3mw met au point un procédé pour dessaler l'eau naturellement

Cette société française produit de l'eau douce en travaillant sur le cycle naturel de l'eau.

Le marché mondial de dessalement de l'eau a de quoi susciter des vocations. évalué actuellement à 10 milliards de dollars, il pourrait grimper à 16 milliards en 2016, selon le cabinet Global Water Intelligence.

La société parisienne 3MW compte se faire une place grâce à une solution naturelle de dessalement inventée par son fondateur, Jean-Paul Domen, qui se veut plus économe en énergie que l'osmose inverse ou la distillation. Depuis 1999, 3MW a déposé plusieurs brevets et levé plus de 2,5 millions d'euros de fonds publics et privés. La préindustrialisation a commencé près d'Angers (Maine-et-Loire) fin 2009.

La technologie, dite MEDC (Multiple-Effect Drying & Condensation), reproduit les flux d'évaporation et de condensation du cycle de l'eau. À l'intérieur d'un module d'un mètre cube environ, des plaques verticales jouent le rôle d'échangeur de chaleur et créent une ventilation forcée et un flux d'air.

Côté évaporation, l'eau salée, préchauffée à 80 degrés Celsius environ, s'écoule du haut vers le bas. À contre-courant, de l'air se déplace du bas vers le haut en se chargeant d'humidité. L'eau restant, concentrée en sel, est évacuée.

l'humidité en buée

Parvenu en haut, le flux d'air chargé d'eau est surchauffé de 1 degré Celsius ou 2 degrés Celsius, puis envoyé dans la partie condensation, qui le fait redescendre. Le différentiel de température avec l'air du côté évaporation transforme l'humidité en buée, puis en eau douce à la sortie du module.

Celui-ci produit un mètre cube d'eau douce par jour et rejette autant d'eau salée concentrée. Le système de chauffage repose sur l'énergie issue du solaire thermique ou d'une autre source de chaleur. Le système de ventilation nécessite une alimentation électrique de 200 wattheures/mètre cube, soit vingt fois moins que des technologies traditionnelles, selon 3MW.

L'équipement en plastique ne se corrode pas et le dispositif est modulable. « L'investissement est comparable à celui pour l'osmose inverse, indique Antoine Gourdon, directeur du développement. En revanche, en fonction du coût de l'énergie thermique, les coûts d'exploitation peuvent être de 30 % à 50 % inférieurs. »

Pour l'heure, 3MW, qui emploie dix-huit personnes, se positionne sur le marché des installations de taille modeste : écoles, hôtels, petites collectivités? Mais il vise à terme les sites industriels et les grandes usines de dessalement, marché naturel des groupes français Suez Environnement et Veolia. Avec un chiffre d'affaires de 2 millions d'euros prévu pour 2011, date à laquelle la phase d'industrialisation devrait être achevée.

Alexandre Simonnet

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Commentaire 1
à écrit le 26/01/2010 à 11:47
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Rien n'est indiqué sur le rejet d'eau plus salée et du risque engendré par une augmentation du taux de sel pour l'environnement

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