Et si la Terre était chauffée en continu par le Soleil

Astrium développe un projet pour produire de l'électricité à partir du soleil grâce à des satellites. Une révolution qui nécessite un démonstrateur à 1 milliard d'euros.

Le projet d'Astrium, filiale d'EADS, est très ambitieux. Il pourrait même révolutionner la vie quotidienne des Terriens. Son objectif est simple : transmettre l'énergie du Soleil via des satellites placés en orbite géostationnaire, pour produire de l'électricité sur terre. Pas moins. « Ce projet vise à réduire l'utilisation des énergies fossiles, que ce soit le charbon, le pétrole ou l'uranium pour le nucléaire, explique le directeur technique d'Astrium, Robert Lainé. Et tant que le Soleil brillera, il n'y aura pas de problème. C'est une source d'énergie en continu. » Cela paraît si incroyable, si utopique que l'on a du mal à y croire. Et pourtant Robert Lainé est on ne peut plus sérieux, loin d'un caricatural professeur Tournesol.

Car le projet existe bel et bien. D'autres recherches de ce type sont d'ailleurs également en cours aux États-Unis et au Japon. Actuellement en phase amont (recherche et technologie, R&T), ce programme fait l'objet d'une étude de faisabilité en interne chez Astrium. La filiale spatiale y croit beaucoup. Elle vise même, à l'horizon 2015-2020, la conception d'un démonstrateur, sous forme d'un satellite de moins de 10 tonnes et d'une durée de vie de dix à quinze ans qui pourrait être lancé par Ariane 5. Il enverrait, via un laser alimenté par les panneaux solaires du satellite, un faisceau d'une puissance de l'ordre de 10 à 20 kilowatts sur un point défini de la Terre (300 mètres carrés), équipé de panneaux fonctionnant 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. Une telle énergie pourrait faire fonctionner par exemple un petit hôpital de campagne dépourvu d'électricité ou un cargo qui voguerait sans émissions sur de longues distances. « Le système est sans danger pour l'homme », assure Robert Lainé.

Recherche partenaires

L'orbite géostationnaire permet de couvrir un peu plus d'un tiers de la Terre. En revanche, les régions nuageuses ne pourront pas avoir accès à cette énergie en continu. Car Astrium a choisi la technologie du laser en dépit de ses limites (faible puissance et incapacité à traverser les couches nuageuses) plutôt que celle du micro-onde, susceptible d'être dangereuse pour les hommes. Les États-Unis travaillent, en revanche, sur les deux technologies. Pour l'heure, ce type de laser spatial n'existe pas. Par ailleurs, Astrium et l'université du Surrey travaillent sur les installations au sol en mettant au point des cellules infrarouges, qui permettront de récupérer les faisceaux envoyés depuis l'espace.

Seul le coût peut stopper ce projet évalué à 1 milliard d'euros par Robert Lainé. « Cela reste moins cher d'utiliser la puissance solaire que des piles », rappelle-t-il. Astrium, qui ne peut pas financer seul un tel démonstrateur, doit trouver des accords de coopération pour en partager le développement. « Nous sommes ouverts aux partenariats et nous sommes actuellement en phase d'explication du projet », souligne-t-il. Aussi bien avec des groupes que des pays. L'Union européenne (UE) s'est montrée très intéressée. « Il faut maintenant qu'elle se décide », précise-t-il. Peut-être d'ici à la fin de l'année. Mais déjà certains grands pays du Golfe semblent plus motivés par cette technologie et seraient prêts à la financer. En revanche, les grands groupes énergétiques font, pour l'heure, la sourde oreille.

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Commentaire 1
à écrit le 30/04/2010 à 3:37
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Il y a tellement plus simple!!!!!! Allez sur 2030-energie-marine.com et vous verrez que la solution propre, existe Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué! Encore une usine à gaz à l'européenne

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