Le laboratoire danois Novo Nordisk fait figure de pionnier

Sur son site de Kalundborg, le groupe réutilise les déchets depuis les années 1970.

« La symbiose industrielle ? Nous y sommes venus presque par hasard à Kalundborg : les différentes entreprises du site ont compris qu'elles pouvaient s'utiliser les unes les autres », explique Henrik Wulff, vice-président en charge de la production chez Novo Nordisk. Le laboratoire pharmaceutique danois (6,7 milliards d'euros de ventes l'an dernier) emploie plus de 3.000 personnes dans sa gigantesque usine de Kalundborg où sont élaborés les principes actifs de ses antidiabétiques, principalement de l'insuline.

Cinq ans d'avance

Construite en 1969, elle couvre la superficie de 270 terrains de football. Novo participe depuis 1976 à un système complexe qui inclut la mairie, la plus grande centrale électrique du Danemark, mais aussi la raffinerie de pétrole Statoil, un producteur de plâtre et une entreprise de traitement des sols. Pas moins de 20 accords bilatéraux lient les participants. Avec parfois des flux de matières étonnants. « Nous avons commencé par fournir notre biomasse aux fermes alentours, qui s'en servent comme engrais. Et depuis les années 1980, la boue de levure [les levures entrent dans la fabrication de l'insuline, Ndlr] est utilisée comme nourriture pour les cochons » détaille Henrik Wulff. Novo reçoit en échange la vapeur d'eau de la centrale électrique voisine. Le labo ne chiffre pas précisément les avantages qu'il tire du système mais indique que les économies d'échelle réalisées permettent de « réduire de 30 % les combustibles (énergie, gypse, eau) qui seraient nécessaires si chacun se fournissait séparément ».

Novo Nordisk est plus disert sur son propre projet de réduction des émissions de CO2, engagé depuis 2006 dans les sept usines mondiales du groupe, dont une à Chartres. Le laboratoire veut réduire de 10 % (de 210.000 à 190.000 tonnes) ses émissions de CO2 à l'horizon 2014, par rapport au niveau de 2004. Pour cela, il a répertorié quelque 200 projets, allant d'une meilleure gestion des systèmes de refroidissement des colonnes de fermentation de l'usine à un moindre usage de la climatisation dans les bureaux. « Si nous n'avions rien fait, nous nous attendions à un triplement des émissions sur cette période. Nous avons atteint notre objectif avec cinq ans d'avance, en 2009 » se félicite Lykke Schmidt, responsable du projet chez Novo, qui travaille désormais à fixer un nouvel objectif de réduction. Un investissement de 13,5 millions d'euros qui a permis d'économiser 16 millions à ce jour, selon le groupe danois. « Ce projet est régulièrement audité de l'extérieur » assure Novo, qui se targue de figurer à la quatrième place du secteur pharmaceutique dans le Dow Jones Sustainability Index, derrière les géants Roche, AstraZeneca et Novartis.

Audrey Tonnelier

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