Course de vitesse entre l'État et les élus locaux pour le Grand Paris

Des actes ! Jean-Paul Huchon a décidé de prendre au mot Nicolas Sarkozy sur le dossier du Grand Paris. Le chef de l'État a déclaré mardi qu'il voulait " s'impliquer personnellement " dans ce chantier ? Chiche, a répondu hier, lors de la présentation de ses voeux, le président (PS) de la région Île-de-France. Celui-ci ne " conteste pas la vocation d'un président de la République à s'intéresser à l'Île-de-France ", région qui représente 30 % du PIB français. De même, il n'a " rien à dire " sur les ambitions architecturales et urbanistiques de Nicolas Sarkozy puisque tous les présidents de la V e République ont réalisé " leur " grand chantier.Mais, a remarqué avec ironie Jean-Paul Huchon hier, " le discours amoureux c'est bien, les preuves d'amour c'est encore mieux ! " Or, comme nombre de collectivités territoriales, le président de la région Île-de-France constate surtout un désengagement financier croissant de l'État. Un exemple parmi d'autres : l'État a déjà un retard de paiement de 100 millions d'euros sur la première année d'exercice du contrat de projet État-région 2007-2013. En face, fait valoir Jean-Paul Huchon, les collectivités territoriales avancent : la région va ainsi bientôt cofinancer avec les départements de l'Essonne et des Yvelines deux projets de transports publics (la tangentielle Sud et Ouest), sans aide de l'État.Dimanche, ce sera au tour du maire de Paris de réagir. Bertrand Delanoë présentera son programme pour les municipales, afin de " donner à Paris un temps d'avance ". " Paris qui a rattrapé beaucoup de retard depuis sept ans et qui s'est mis en mouvement parce M. Sarkozy et ses amis l'avaient mis en panne pendant vingt-quatre ans ", a contre-attaqué le maire de Paris sur RTL hier.Globalement, les élus locaux franciliens contestent un quelconque " enlisement " du dossier du Grand Paris. Au contraire, depuis que Nicolas Sarkozy a relancé le sujet, en juin dernier, on assiste plutôt à une course contre la montre. Quel que soit leur avis sur le Grand Paris, les élus locaux redoutent avant tout de voir l'État imposer ses vues. Le 5 décembre dernier, la Conférence métropolitaine (mise en place en 2006 à l'initiative de Paris) a ainsi programmé la réunion d'assises en juin. De son côté, la région a installé en novembre une commission ad hoc, présidée par Jean-Paul Planchou. Experts et élus y sont auditionnés.UN DEBAT TRES OUVERTBref, l'heure est plutôt à la réflexion qu'à l'enlisement... même si le débat reste ouvert quant à la définition, à l'objet et aux contours du Grand Paris. L'approche des municipales contribue à brouiller les cartes, chacun se positionnant en fonction de sa stratégie. Les arrière-pensées ne sont pas que politiques. 60 % de la richesse francilienne est produite à Paris et dans les Hauts-de-Seine.
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