Les marchés turcs à la merci de l'aide du FMI

L'issue du scrutin municipal turc ? qui s'est soldée dimanche dernier par une érosion de la popularité du parti en place, l'AKP ? n'est pas forcément vécue comme une mauvaise nouvelle pour les investisseurs. À leurs yeux, elle devrait même avoir au moins un mérite, celui d'accélérer les négociations entre Ankara et le FMI. Celles-ci, qui s'étaient enlisées en janvier, pourraient déboucher sur un prêt pouvant aller jusqu'à 25 milliards de dollars. Selon Tevfik Aksoy, analyste chez Morgan Stanley : « Ces élections devraient interpeller le gouvernement et l'obliger à être plus conciliant, à admettre que sa popularité pâtit aujourd'hui des problèmes économiques. » Timothy Ash, économiste à la Royal Bank of Scotland, estime quant à lui que « l'aide du FMI est la meilleure solution pour ce pays s'il veut s'en sortir ». Selon lui, « la réaction des marchés pourrait être sévère si l'accord n'est pas sign頻. Pour l'heure, le consensus ne semble pas vouloir envisager un tel scénario. D'ailleurs, un certain optimisme transparaissait hier dans les marchés après les violents décrochages de la veille. La livre s'est en effet légèrement raffermie contre le dollar tandis que les actions soutenues par les valeurs bancaires regagnaient du terrain. La volatilité devrait toutefois persister. « À présent, la devise et le marché des actions devraient évoluer en fonction des nouvelles sur l'accord avec le FMI et la conjoncture mondiale, estime Sonal Pandit, expert sur la zone chez JP Morgan. Au fur et à mesure des progrès réalisés, ces marchés devraient progressivement intégrer la conclusion d'un accord. En revanche, une fois le projet en place, il est fort probable que nous assistions à une phase de correction. » Le marché turc présente de toute façon des valorisations déjà très faibles. Monnaie malmenée« La plupart des investisseurs qui avaient la Turquie en portefeuille ont quitté le navire », note Laurent Boudoin, directeur général de Stelphia Asset Management. « À présent, sur les actions, les multiples de valorisation avoisinent les 6,5 fois pour 2009 et 5,25 pour 2010 et la devise n'est vraiment pas chère. » Car, si la Turquie s'en sort mieux que certains pays d'Europe de l'Est ? grâce notamment au fait qu'elle bénéficie de la chute des cours du pétrole ? elle n'a pas pour autant été à l'abri d'un effondrement de ces marchés. Depuis la mi-septembre, sa devise, tout comme l'indice de la Bourse stambouliote, a chuté de près de 27 %. M. B.
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