Le marché du crédit ne connaît pas la crise

Le marché primaire dédié à la dette privée continue à se jouer de la crise du crédit. La semaine dernière, Roche ? qui avait déjà émis 16 milliards de dollars en six tranches la semaine précédente ? a levé un total de 11,25 milliards d'euros et 3 milliards de livres sterling de dette. Le groupe pharmaceutique y a mis le prix, n'hésitant pas à rémunérer grassement les investisseurs. Résultat, Roche a réussi à placer le plus gros emprunt obligataire en euro jamais émis : 5,25 milliards d'euros de dette à quatre ans. L'opération de 5 milliards d'euros, lancée par Ford en 2002, est désormais détrônée.Au total, les entreprises non financières ont levé plus de 30 milliards d'euros de dette en février, après 50 milliards en janvier. Et pour le stratégiste crédit de la Société Générale, Suki Mann, « les 100 milliards d'émissions seront facilement atteints avant la fin du premier trimestre ».Dans son dernier rapport trimestriel, la Banque des règlements internationaux revient sur le dynamisme du marché primaire du crédit. Les statistiques collectées par l'organisme international ne vont pas au-delà de la fin de l'année, mais elles témoignent bien de la reprise spectaculaire des émissions dans le monde. Selon la BRI, les émissions nettes (les remboursements des emprunts arrivés à échéance déduits) d'obligations à moyen et long terme ont été multipliées par 2,5 entre le troisième et le quatrième trimestre, de 253,3 à 624,3 milliards de dollars. « Les principaux acteurs de cette hausse ont été les institutions financières, dont les emprunts ont bénéficié de garanties publiques dans le cadre des plans de soutien mis en place en Europe et aux États-Unis », explique la BRI, qui note par ailleurs une nette diminution de l'activité sur les marchés dérivés. Moindre appétit pour le risque, stabilité anticipée des taux d'intérêt et ralentissement des opérations des fonds alternatifs : au quatrième trimestre 2008, celle-ci est tombée à son plus bas niveau depuis deux ans. Le volume total négocié sur les marchés dérivés de taux, d'indices boursiers et de devises a ainsi fondu de 543.000 milliards de dollars au troisième trimestre à 408.000 milliards. S. R.les émissions de dette ont été multipliées par 2,5 au dernier trimestre 2008.
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