Vivendi résiste grâce aux abonnements

Confiance et vigilance » : c'est l'état d'esprit dans lequel Vivendi et son président du directoire, Jean-Bernard Lévy, abordent l'année 2009. En présentant ses comptes 2008 hier, le groupe de médias et de télécoms a souligné, « dans un contexte d'incertitude sur le pouvoir d'achat », sa capacité de résistance grâce à son modèle fondé sur l'abonnement : des clients des opérateurs de téléphonie mobile et Internet SFR et Maroc Telecom aux abonnés à Canal Plus ou au jeu en ligne World of Warcraft, 70 % du chiffre d'affaires de Vivendi proviennent d'abonnements.Mais « nous ne sommes pas complètement à l'abri de la crise », a tempéré le directeur financier, Philippe Capron. Les prévisions annuelles restent encore imprécises, à savoir une « forte croissance » du résultat opérationnel avant amortissement et dépréciations, lequel a crû de 4,9 % à 5 milliards d'euros en 2008. Le résultat d'exploitation s'est replié de 2,9 %, à 4,2 milliards d'euros, et le bénéfice net part du groupe de 0,8 %, à 2,6 milliards, reflétant les coûts d'intégration liés au rachat de Neuf Cegetel et d'Activision. Pour autant, en signe de confiance, Vivendi va distribuer comme promis plus de la moitié de son résultat en dividende à ses actionnaires, soit 1,6 milliard d'euros en mai prochain. Imperméable à la faiblesse du marché publicitaire qui frappe les autres groupes de médias, Vivendi est protégé par ses activités télécoms, traditionnellement peu sensibles à la conjoncture et qui continuent de générer les trois quarts des bénéfices. SFR a connu une année mitigée, marquée par la digestion de Neuf, qui a fait bondir de 28 % le chiffre d'affaires mais pesé sur la marge, tombée de 27,9 % à 22 %. Dans le mobile, le numéro deux français a vu sa part de marché s'éroder légèrement, à 33,8 % contre 33,9 %, et le revenu moyen par abonné a reculé de 2,7 %, à 428 euros sur douze mois glissants, tant chez les abonnés (? 3,7 %) que chez les clients des offres prépayées (? 5,8 %). Plus qu'une baisse de la consommation liée à la crise, le directeur général délégué de SFR, Pierre Trotot, y perçoit plutôt une « baisse tendancielle » due à l'enrichissement des offres. la musique en ligne bondit Toutefois, en livrant ses prévisions pour l'année ? une légère croissance du chiffre d'affaires et un léger repli du résultat opérationnel ?, SFR a précisé qu'elles s'entendaient « sans détérioration de l'environnement économique ». Ce qui semble peu probable?Cependant, les résultats de Vivendi ne reposent pas que sur des abonnements. Or dans la musique aussi, UMG a plutôt bien résisté en stabilisant ses ventes tout en améliorant sa rentabilité, dans un marché mondial en baisse de 7 %. Universal Music, première maison de disques au monde, a réduit sa dépendance à l'égard des ventes de disques physiques, qui pèsent 60 % du total contre 69 % un an auparavant. Les ventes de musique en ligne ou sur mobile ont progressé de 31 %, et UMG a développé ses recettes dans l'édition musicale grâce au rachat de BMG Publishing en 2007.
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