Israël va tenter de rassurer les Européens

La visite qu'entame aujourd'hui le chef de la diplomatie israélienne, Avigdor Lieberman, en Europe et qui doit le mener à Rome, Paris, Prague et Berlin s'annonce pour le moins délicate, tant les relations virent à l'aigre entre Israël et l'Union européenne, son principal partenaire commercial. Le refus de Benyamin Nétanyahou, le Premier ministre de droite arrivé au pouvoir il y a un mois, d'accepter l'idée de la création d'un État palestinien a provoqué de vives tensions. Signe de ces temps difficiles : Benita Ferrero-Waldner, la commissaire européenne aux Relations extérieures, a très clairement fait savoir qu'il n'était pas question de reprendre les discussions sur un approfondissement des relations entre Israël et les vingt-sept.accord d'associationJusqu'à présent, l'État hébreu est lié à l'Union européenne par un accord d'association qui a instauré un système de libre-échange. Les Israéliens espéraient aller plus loin en établissant cette année un dialogue diplomatique permanent, en signant une série d'accords de coopération tout en préparant le terrain à une intégration d'Israël dans le « marché unique européen ». Bref, Israël était sur le point d'obtenir un statut comparable à celui de pays européens non membres de l'Union tels que la Norvège et la Suisse. Mais, en décembre, ce rapprochement a été gelé à la suite du lancement d'une opération militaire israélienne dans la bande de Gaza.Les responsables israéliens espéraient que les discussions reprendraient une fois le calme revenu. Les résultats des élections de mars ont bouleversé ce scénario avec l'arrivée au pouvoir de Benyamin Nétanyahou et d'Avigdor Lieberman, chef d'un parti ultranationaliste hostile à la moindre concession aux Palestiniens. La réaction ne s'est pas fait attendre. L'Union européenne a haussé le ton, et les responsables israéliens craignent des répercussions sur les relations commerciales, qui représentent 40 milliards de dollars d'échanges annuels, soit la moitié du commerce extérieur du pays. À terme, comme le confie un industriel israélien, l'État hébreu court le danger de se voir de nouveau coller une image de « pays à risques » dont il avait réussi à se débarrasser ces dernières années grâce notamment au boom de la haute technologie. PASCAL LACORIE
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