Pékin muet sur ses intentions

Les dirigeants chinois ne veulent pas avouer de préférence mais savent que les années à venir s'annoncent difficiles avec leur partenaire commercial. Alors que l'élection américaine fait les gros titres de la presse mondiale, les médias chinois réalisent pratiquement l'impasse sur cet événement, témoignant de la volonté du gouvernement de rester totalement neutre. La retenue de Pékin a été une fois de plus exposée la semaine dernière : dans une lettre ouverte, Barack Obama a affirmé que la Chine manipule le taux de change de sa monnaie pour accentuer la compétitivité de ses industries, notamment textile. La porte-parole des affaires étrangères n'a en réponse pas critiqué le point de vue du candidat démocrate, assurant au contraire que, quel que soit prochain le président des États-Unis, « nous espérons qu'il portera une grande attention à la relation Chine-États-Unis ». du veloursPékin se doit en effet de jouer sur du velours en cette période de crise économique. Avec l'explosion à venir du chômage américain, il est en effet fort à prévoir que le futur occupant de la Maison-Blanche se servira du mauvais exemple chinois pour rassembler la population autour de lui. Le déficit commercial de Washington avec Pékin n'a en effet cessé de croître depuis l'arrivée de George W. Bush au pouvoir. Selon les statistiques officielles américaines, il s'est propulsé de 83 milliards de dollars en 2000 à 161 milliards à la fin de son premier mandat en 2004 et à 256 milliards en 2007 ; il devrait encore croître cette année. Malgré la rapide appréciation du yuan vis-à-vis du dollar depuis juillet 2005, ce déséquilibre durcira les relations entre les deux pays, et ce quel que soit le grand vainqueur de mercredi. Tristan de Bourbon, à Pékin
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