L'exception Goldman Sachs n'existera plus. Après six trimestres de crise, la banque d'affaires américaine va connaître pour la première fois un trimestre en perte. Depuis lundi et la fin de l'année fiscale pour Goldman Sachs et Morgan Stanley, qui clôturent leurs comptes fin novembre, les prévisions pessimistes se multiplient. Les analystes de JP Morgan et de Merrill Lynch s'attendent à des pertes trimestrielles pour les deux dernières banques d'affaires de Wall Street. Ils prévoient entre 350 et 500 millions de dollars de pertes pour Morgan Stanley. Mais les prévisions sont nettement plus noires pour Goldman Sachs dont les pertes pourraient atteindre entre 1,3 et 2,3 milliards de dollars. La banque pourrait notamment passer jusqu'à 4 milliards de dollars de dépréciations d'actifs sur ses participations avec effet de levier (LBO). Après avoir survolé la crise sans heurts majeurs, Goldman Sachs était la dernière banque d'investissement, avec celle de BNP Paribas, à n'avoir jamais enregistré de perte. Au-delà de la crise, c'est la première fois depuis sa cotation en Bourse en 1999 que la banque d'affaires passe dans le rouge. Pour sa part, Morgan Stanley avait déjà subi une perte trimestrielle de 9,8 milliards de dollars. Les bonus devraient être en chute de 43 % chez Goldman et de 35 % chez son concurrent d'après Merrill Lynch.Changement de statutLe quatrième trimestre a été catastrophique pour les deux banques puisqu'il couvrait les pires mois de la crise (septembre, octobre et novembre) en raison de leur exercice décalé. Les deux banques ont adopté en septembre le statut de banque commerciale et sont désormais contrôlées par la Réserve féderale et non plus par le gendarme de la Bourse, la Securities and Exchange Commission (SEC). À ce propos, le « Financial Times » rapporte que Gerald Corrigan, ancien président de la Fed de New York, pourrait prendre la tête de la holding commerciale de Goldman Sachs. Ce nouveau statut oblige la banque et Morgan Stanley à aligner leur exercice sur celui des banques commerciales (clos fin décembre) à partir de l'an prochain. Celui de 2009 comportera donc treize mois pour assurer la transition des deux calendriers. nM. Pe. +BSD++PasSupprimerBalise balise systèmene pas supprimer++BSF++

latribune.fr

17 Déc 2008, 1:35

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