L'objectif n'est pas nouveau, mais Nicolas Sarkozy en a fait l'une des mesures phares de son discours sur la diversité du 17 décembre. En 2010, les classes préparatoires devront accueillir 30 % de boursiers. Seule nouveauté, cette proportion, obligatoire, devra être atteinte dans chaque classe. Ce qui, de l'aveu même de la Rue Descartes, est très ambitieux.Car, si les progrès sont là, les chiffres cachent une réalité toute relative. Certes, les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), intégrées aux lycées, comptent aujourd'hui 23 % d'élèves boursiers contre 18 % en 2005. Mais les universités en accueillent 33 % et tous les lycées préparant aux grandes écoles (500 sur un total de 2.600) ne jouent pas le jeu malgré les opérations d'affichage. Ainsi, le très réputé lycée parisien Henry-IV, qui a créé en 2005 une « classe préparatoire de mise à niveau » (en clair une prépa à la prépa?) pour les boursiers, n'accueille que 13,5 % de boursiers dans ses prépas « classiques », dont seulement 5 % de très défavorisés contre 9 % au niveau national.Pour pousser les lycées à jouer le jeu, plusieurs mesures vont entrer en vigueur en 2009. Valérie Pécresse a demandé aux recteurs de fournir les statistiques de boursiers lycée par lycée pour identifier les proviseurs réticents. Malgré un risque de stigmatisation, et au vu des bons résultats de la classe pilote d'Henri-IV (95 % de ses élèves intègrent une prépa classique), les classes préparatoires propédeutiques vont être généralisées afin de fournir aux élèves défavorisés le bagage nécessaire pour réussir en prépa. Le gouvernement va aussi s'appuyer sur les « Cordées de la réussite », lancées le 18 novembre en partenariat avec la secrétaire à la Politique de la ville, Fadela Amara. À la fin du mois de janvier, 125 « Cordées », réunissant lycées de ZEP, lycées à classes prépas (dont les lycées parisiens Henry-IV, Saint-Louis, Rabelais et Claude-Bernard), grandes écoles et universités vont être labellisées. Le dispositif de démarches d'inscription dans l'enseignement supérieur, « Admission post-bac », permettra aussi en 2009 aux élèves de signaler leur statut de boursier. Enfin, les conventions avec les Crous vont être multipliées pour réserver des logements à ces étudiants.Une petite révolution Surtout, une petite révolution est en marche. Valérie Pécresse songe à développer à partir de la rentrée 2010 des classes préparatoires intégrées aux universités. Un rapport rédigé en ce sens par l'universitaire Christian Philip lui a été remis en novembre. Une prépa HEC, ouverte aux bacheliers des séries sciences et technologies de la gestion (STG), va être expérimentée à l'université Bretagne-Sud dès 2009. Le dossier est en cours d'habilitation à la Direction générale de l'enseignement scolaire (DGES). Un projet soutenu par Xavier Darcos car, si les classes préparatoires sont pilotées par l'enseignement supérieur, leurs enseignants dépendent du budget de l'Éducation nationale. n

latribune.fr

16 Jan 2009, 1:28

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