Le PS a du mal à parler d'une seule voix

Le Parti socialiste détient la majorité des régions et des départements, ce qui suffit sans doute à expliquer sa méfiance face à toute tentative de réforme territoriale. Mais il peine à trouver une réponse unitaire aux propositions formulées par le comité Balladur. Martine Aubry n'a pas hésité à parler de « magouille », estimant que Nicolas Sarkozy allait chercher à réduire les pouvoirs de l'opposition. L'un de ses principaux lieutenants, Claude Bartolone, a estimé que « tout » était « à jeter » dans le rapport de l'ancien Premier ministre. Deux socialistes, Pierre Mauroy et André Vallini, ont toutefois siégé dans le comité Balladur.Une « occasion gâchée »Hier matin, dans les colonnes de « Libération », André Vallini s'est ému de manifestations d'hostilité « consternantes et d'autant moins justifiées que le rapport Balladur reprend des propositions du rapport parlementaire Warsmann, que les socialistes ont approuvé et qui préconisait, entre autres, la réduction du nombre de régions ». Dans le même temps, Pierre Mauroy a pris ses distances, parlant d'une « occasion gâchée » par des arrière-pensées électorales. Ces deux positions antagonistes illustrent un débat plus général au PS sur la stratégie d'opposition à Nicolas Sarkozy. L'éditorialiste du « Nouvel Observateur », Jacques Julliard, qui a participé aux travaux du comité Balladur, juge que la direction du PS a choisi de ne « montrer que sa face bureaucratique, multipliant les soupçons, les procès d'intention, mais ne proposant rien de tangible ». Élisabeth Guigou, porte-parole du PS sur ce dossier, répond qu'il n'y a pas d'opposition « systématique » ni d'« immobilisme ». Elle souligne même des points de convergence sur l'intercommunalité. François Hollande refuse d'« opposer des pseudo-réformateurs aux prétendus défenseurs du statu quo ». « Oui, il faut bouger et réformer notre administration locale, limiter le cumul des mandats, mais aussi créer un statut de l'élu local », souligne l'ancien patron du PS, aujourd'hui député et président du conseil général de Corrèze. À la tête de la région Poitou-Charentes depuis 2004, Ségolène Royal s'interroge sur la méthode de Nicolas Sarkozy. « Plutôt que de découper les régions, mieux vaudrait les faire coopérer entre elles et garantir à celles qui établissent des coopérations un bonus, une dotation de l'État. On ne réforme pas en se dispersant », estime l'ancienne candidate à la présidentielle. Hélène Fontanaud
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