Rebond des cours de Bourse de l'aérien

Ce n'est peut-être qu'un feu de paille, mais il est spectaculaire. Après avoir dégringolé fin avril sur fond de menace de grippe A, le cours de Bourse des compagnies aériennes (mais aussi des acteurs aéroportuaires, touristiques et aéronautiques) a le vent en poupe. Hier, le titre Air France-KLM a gagné près de 2,3 %, après une hausse de plus de 8 % lundi. Depuis le 29 avril, il a bondi de près de 16 %, à 9,40 euros, après un plus-bas le 6 mars à 6,22 euros. L'exemple tricolore n'est en rien un cas isolé. La quasi-totalité des valeurs des compagnies aériennes de la planète connaît la même tendance, alors que leur cours avait, pour la plupart, reculé depuis le 1er janvier. « Après une baisse très violente en raison des menaces que faisait peser la grippe A sur le transport aérien, les cours des compagnies sont repartis à la hausse avec le discours un peu moins alarmiste des autorités sanitaires sur le sujet », explique Yan Derocles, analyste chez Oddo Securities. D'autant que, à l'exception du trafic vers le Mexique, la grippe n'a pas eu d'impact sur le reste de l'activité des transporteurs. « Il n'y a pas eu de mouvements inhabituels dans nos réservations ou dans notre trafic », a indiqué hier une porte-parole de la compagnie de Hongkong, Cathay Pacific. Une déclaration qui a fait grimper le titre de 11 %, sa plus forte hausse depuis six mois.Pour Yan Derocles, d'autres facteurs expliquent ce rebond. « Certains investisseurs, plus optimistes, sont sortis des valeurs défensives pour revenir sur des cycliques (voire « early cyclical »), qui profitent très rapidement de la croissance économique. Et quelques investisseurs sont allés chercher des valeurs à forte volatilité. » prudenceEn fait, certains observateurs estiment que la chute de trafic est en train de se stabiliser. Ce qui peut sembler le cas dans le fret où, selon l'association internationale du transport aérien (Iata), le trafic plafonne depuis quatre mois autour de ? 20 %. Après un déstockage massif ces derniers mois, certaines industries recommencent à stocker des marchandises et à les transporter à nouveau. De manière très timide. Pas de quoi pavoiser. « S'il y a une stabilisation de la baisse, il n'y a pas en revanche de signes d'amélioration », relativise Yan Derocles, qui appelle à la prudence. En effet, les compagnies aériennes doivent s'attendre encore à plusieurs trimestres très difficiles. Elles entrent dans une période de haute saison où, traditionnellement, elles génèrent du cash. Il faudra surveiller si ce sera le cas cette année. Fabrice Gliszczynsk
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