La suprématie de la City

La City est non seulement touchée de plein fouet par la crise du crédit, mais sa suprématie commence à s'effriter. Le verdict est d'autant plus inquiétant qu'il vient de l'International Financial Services London (IFSL), une organisation chargée de promouvoir les services financiers britanniques.Dans son étude semestrielle publiée hier, couvrant l'ensemble de 2008, l'IFSL souligne que la City a perdu de larges parts de marché dans deux domaines. Pour les échanges d'actions internationales (c'est-à-dire les actions non domestiques), la part de Londres a été divisée par deux en un an, de 46 % en 2007 à 22 % l'an dernier. Quant aux introductions en Bourse (IPO), Londres est passée de 18 % de toutes celles réalisées à travers le monde à 8 %.L'explication technique pour ces deux activités rend cependant l'image moins négative qu'il n'y paraît initialement. Concernant les actions internationales, le problème vient probablement du fait que Londres est un centre très important pour les échanges d'actions américaines?: « Avec la crise, les actions américaines ont été particulièrement touchées », explique Marko Maslakovic, économiste à l'IFSL. La fin de la crise devrait donc permettre à Londres de rebondir sur ce segment.Et pour les introductions en Bourse, c'est le nombre absolu qui est en baisse à Londres, en partie à cause de l'émergence de pays comme la Pologne, où de nombreuses petites introductions ont eu lieu en 2008. Mais en valeur, Londres reste un centre important, à la quatrième place derrière les États-Unis, la Chine et l'Inde.De plus, pour la plupart des autres secteurs, la City conserve sa part de marché. « Dans l'ensemble, Londres maintient sa place, estime Marko Maslakovic. Mais il est encore trop tôt pour connaître les vrais effets de la crise sur la capitale britannique. »baisses en sériePar ailleurs, l'année a mal débuté à Londres. Neuf des douze signaux surveillés par l'IFSL sont en baisse par rapport au quatrième trimestre de 2008, et la totalité d'entre eux est en baisse par rapport au premier trimestre 2008. Le prix de la location d'un bureau à la City a baissé de 15 % en trois mois, les introductions en Bourse ont été pratiquement inexistantes (seulement deux à la Bourse de Londres), et le chiffre d'affaires de la Bourse de Londres (sur les actions) a baissé de 23 % au premier trimestre, après un recul de 29 % au quatrième trimestre 2008. La seule bonne nouvelle est que les prêts bancaires auprès des entreprises non financières ont légèrement repris, après une véritable chute libre sur les six derniers mois de l'année dernière.
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